Le président de l’antenne française du mouvement abolitionniste mauritanien IRA a été expulsé, vendredi 10 janvier, de Mauritanie, juste après son arrivée. Le Français Jean-Marc Pelenc était arrivé à Nouakchott avec trois autres personnes pour une mission auprès du leader de l’IRA, le député Biram Dah Abeid.
La délégation devait rencontrer les autorités mauritaniennes et l’ambassadeur de France. Après être sorti de l’aéroport, Jean-Marc Pelenc se dirigeait vers Nouakchott lorsqu’un policier l’a interpellé et lui a fait faire demi-tour. L’expulsion n’est pas passée inaperçue. Les autorités mauritaniennes ont toutefois assuré à l’ambassade de France que le militant des droits de l’homme pouvait revenir pour effectuer sa mission.
Le président de la section française du mouvement abolitionniste mauritanien IRA a tenté de venir en Mauritanie en 2017 et en 2018 sans jamais y parvenir. Suite au changement de régime, intervenu l’an dernier, il a préparé cette mission avec ses collègues dont le secrétaire général d’IRA France, le docteur Bruno Canevinc.
« Le premier avion à destination de Marseille… »
Celui-ci revient sur les désagréments subis par son président à l’aéroport de Nouakchott, avant son expulsion : « Il a été maintenu pendant un très long moment dans un bureau dans lequel un fonctionnaire lui a posé quelques questions, absolument sans intérêt, sur son activité professionnelle. Il ne lui a rien demandé sur ce qu’il souhaitait faire en Mauritanie ni sur les raisons de son séjour. Au bout d’un long moment, il lui a signifié qu’il allait être expulsé et il a donc été obligé de prendre le premier avion à destination de Marseille, sans même pouvoir boire un verre d’eau et sans même pouvoir récupérer ses bagages puisqu’il n’avait absolument aucune affaire sur lui », a précisé Bruno Canevinc.
Jean-Marc Pelenc a été « expulsé par erreur », selon son secrétaire général qui cite le ministre mauritanien des Affaires étrangères. « Le ministre des Affaires étrangères a dit que notre délégation d’IRA était la bienvenue et que Jean-Marc Pelenc pouvait, dès aujourd’hui, revenir en Mauritanie où il serait accueilli de façon à corriger cette erreur », a-t-il ajouté. À Nouakchott, Biram Dah Abeid et les autres membres d’IRA France attendent le retour prochain de leur collègue refoulé.
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