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Côte d’Ivoire: mort de l’ancien chef rebelle Issiaka Ouattara «Wattao»

C’est l’un des fameux « comzones » les plus connus de la rébellion ivoirienne entre 2002 et 2011. Le colonel-major Issiaka Ouattara, alias Wattao, est mort dans la nuit de dimanche à ce lundi 6 janvier à New York où il était soigné depuis trois semaines pour un diabète. Il avait 52 ans.

Né en 1967 dans une famille pauvre de l’extrême nord-est du pays, le petit Issiaka Ouattara quitte l’école en 5e. Il s’engage très tôt dans l’armée où un prof de judo japonais, incapable de prononcer correctement son nom, Ouattara, l’appellera « Wattao ». Le surnom lui restera.

A la fin des années 1990, Wattao est dans la garde rapprochée du général putschiste Robert Gueï. C’est à cette époque qu’il rencontre Guillaume Soro dont il restera proche. Robert Gueï, qui le soupçonne ensuite de complot contre lui, le fait arrêter et torturer. Wattao parvient à s’évader et s’exiler au Burkina.

En 2002, il participe à la tentative de coup d’État contre Gbagbo et se replie sur Bouaké dont il deviendra l’un des maîtres. Pendant neuf ans, Wattao gagne en importance au sein des Forces Nouvelles et s’enrichit.

En 2011, après l’élection de Ouattara, il est nommé commandant en second de la Garde républicaine, puis du Centre de coordination des opérations décisionnelles (CCDO). A cette époque, l’officier médiatique, toujours souriant, fait volontiers étalage de son goût immodéré pour les voitures de sport et le clinquant. Il est un temps éloigné au Maroc, pour une formation, puis revient et se fait plus discret.

En 2017, il réapparaît lors des mutineries qui secouent le pays, en première ligne, pour discuter avec les mutins, aux côtés du ministre de la Défense. Il hérite ensuite du commandement de la Garde républicaine, avant de se voir confier, en mars 2019 les « unités rattachées à l’état-major », poste prestigieux, mais sans lien direct avec la troupe.

Déjà cloué sur son lit d’hôpital, Wattao avait été promu colonel-major, le 18 décembre dernier.

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