Les Bissau-Guinéens sont appelés à élire leur président ce dimanche 29 décembre. Ils doivent départager Domingos Simoes Pereira, du PAIGC, parti historique, qui avait recueilli 40,13% des voix au premier tour, et Umaro Sissoco Embalo, du parti Madem G15, arrivé loin derrière avec 27,65% des suffrages. Deux candidats aux profils opposés.
Ce sont tous les deux d’anciens Premiers ministres. Tous les deux des produits du PAIGC. Voilà pour les points communs. Car tout oppose aujourd’hui les finalistes aux styles et parcours différents.
Domingos Simoes Pereira dit « DSP », 56 ans, ingénieur en génie civil, éternel chapeau sur la tête, grand sourire sur ses affiches de campagne, discours posé, se présente comme le candidat de la stabilité.
Pour Paulo Gomes, ex-candidat à la présidentielle de 2014, il a toutes les qualités : « L’expérience, le sens de l’histoire, qui a pu faire une synthèse avec la génération de ceux qui ont lutté pour la libération de la Guinée-Bissau. C’est aussi un technocrate avec une expérience internationale. »
Le général dissident
En face, Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, visage rond, lunettes et keffieh rouge et blanc autour de la tête, met en avant son titre de général de brigade de réserve. Dans ses discours volontiers provocateurs, il a multiplié les attaques contre le bilan du PAIGC.
Son parti, le Madem G15 a été créé il y a un an et demi seulement par des dissidents du parti historique. Pour ses partisans, il est l’homme du changement. « Umaro Sissoco, ce n’est pas un voleur. Domingos Simoes Pereira, il ne travaille pas. »
Deux candidats, deux tempéraments… Plusieurs observateurs soulignent que les électeurs Bissau-Guinéens ont par le passé voté plus pour une personnalité que pour des idées.
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