Le directeur des Affaires islamiques, rattaché au ministère de la Justice, a diffusé une déclaration officielle le jour du réveillon, en se basant sur la pratique comorienne de l’islam. Une interdiction de fêter Noël désavouée le soir même par le porte-parole du gouvernement.
Pour Noël, le directeur des Affaires islamiques a interdit « toute apparence indiquant l’implication des chrétiens dans leur joie aux Comores », embarrassant ainsi le gouvernement qui a repris le dossier en main via Mohamed Daoud, le ministre de l’Intérieur.
« Une déclaration a été signée par un responsable, un employé du ministère des Affaires islamiques, a-t-il reconnu. Toutefois cette déclaration n’engage ni le gouvernement ni le mouftorat. Il n’a jamais été question d’interdire à qui que ce soit de pratiquer sa religion. Notre islam est un islam tolérant. On ne viendra pas mélanger les avis personnels à une décision gouvernementale. »
Quelles conséquences ?
Cette sortie très remarquée du directeur des Affaires islamiques aura des conséquences, précise le ministre de l’Intérieur. « Ce n’est pas moi qui vais parler de son limogeage, déclare-t-il. Moi, j’ai déjà saisi le procureur de la République pour ouvrir une enquête. Il a engagé le pays et le gouvernement, sans pour autant qu’on le sache. En tant que ministre de l’Intérieur, chargé de la sécurité publique, je crois que s’il y a des mesures de ce genre, c’est à moi de les prendre. Pas à un directeur des Affaires islamiques. »
Le ministre de la Justice a publié un communiqué pour condamner les propos de son directeur des Affaires islamiques, sans pour autant évoquer des mesures prises à son encontre.
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