Le premier discours de Félix Tshisekedi sur l’état de la nation a été bien accueilli par le camp allié, le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, mais l’opposition – pressée par le président d’avoir un porte-parole – s’est montrée critique.
2h34 minutes de discours, 40 pages lues par le président devant le Congrès et écoutées attentivement par l’opposition. Adolphe Muzito, actuel coordinateur de la principale plateforme d’opposition, Lamuka, a d’abord des critiques à formuler sur la forme : « Il a été creux, il a été vide, son discours n’est pas cohérent. Il fait encore des promesses alors qu’il vient de faire près d’une année de pouvoir, il doit rendre compte de l’année qu’il est en train de parachever avec un budget en déficit. Il y a de l’amateurisme au sommet de l’État. »
Quant au fond, l’ancien Premier ministre estime qu’«il a trompé le peuple congolais avec des réalisations monstres que personne ne voit sur le terrain. Il occulte la véritable crise à l’est du pays ; nous n’avons pas l’impression qu’il va faire ce qu’il promet parce qu’il n’a pas les moyens financiers à cet effet. Il a un budget très faible : sur dix milliards [annoncés dans le budget 2020], il ne pourra mobiliser que cinq milliards. »
Dans les rangs du FCC pro-Kabila, on se contente de saluer un discours plutôt rassurant pour la coalition gouvernementale que l’on disait à couteaux tirés. « C’est un discours empreint d’intelligence, de sagesse. Son hommage au président honoraire Joseph Kabila qui est en fait notre autorité morale est une preuve éloquente de son engagement pour la consolidation de la coalition FCC-Cach qu’il considère lui-même comme gage de la stabilité de la République », estime Constant Mutamba, président d’un des regroupements du FCC.
Il y a deux points sur lesquels la coalition pro-Kabila se garde de tout commentaire : l’opportunité de revoir les modes de scrutins des élections des gouverneurs et du président, des modes de scrutins qui avaient jusqu’ici bénéficié à l’ancien président.