Oliver Nette, ambassadeur de la mission de l’Union européenne doit quitter le Bénin avant ce dimanche 1er décembre, accusé d’activités subversives, notamment de soutien à l’opposition béninoise alors que le pays traverse une crise politique et sociale depuis avril 2019. Expulser un diplomate, c’est une première au Bénin. L’UE semble vouloir de son côté désamorcer cette escalade des tensions diplomatiques.
De notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
L’Union européenne semble opter pour l’apaisement dans l’affaire Oliver Nette. Du côté européen, on souligne d’ailleurs de manière très officielle que les relations entre le Bénin et l’UE sont bonnes. Mais pour l’heure on est clairement dans une période de flottement diplomatique car l’UE estime imméritée cette « mesure extrême ». L’UE souligne que des demandes de clarifications ont été envoyées à Cotonou et qu’elles sont pour l’instant restées sans réponse. Ce sont d’ailleurs les seuls propos négatifs provenant du Service européen d’action extérieure, le SEAE.
Pour le reste, la question de l’expulsion d’Oliver Nette a été évoquée dans une des réunions quasi quotidiennes du CoAfr, le comité Afrique du Conseil européen, groupe qui gère la politique extérieure de l’UE à l’égard de l’Afrique subsaharienne, une réunion dont on sait qu’elle a été l’occasion pour les 28 d’apporter leur soutien au diplomate européen d’origine allemande.
En France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, on entend d’ailleurs reformuler la demande d’explications de l’Union européenne auprès des ambassadeurs du Bénin. Le langage officiel de l’UE est en tout cas très en retrait en regard des réactions. Il y a un an après l’expulsion de l’ambassadeur européen de Kinshasa qui avait été qualifiée de « totalement injustifiée et contre-productive ».