Le Soudan du Sud a prolongé sa transition de 100 jours et attend désormais un gouvernement d’union pour février. En attendant, l’intensité du conflit a largement diminué depuis l’accord de paix de septembre 2018, même si la population n’a pas repris sa vie normale et attend de voir ce qui se passera. Après plus de 400 000 morts, les Sud-Soudanais sont épuisés par la guerre. Pourtant les jeunes n’ont pas abandonné leurs rêves d’avenir.
Ils ont entre 20 et 30 ans. Ils ont connu les années de guerre civile et avant elle, la guerre d’indépendance contre le Soudan. Hujum Muon est un des responsables du camp de déplacés de Mangateen, à Juba. Il veut rester et servir son pays.
« Je travaillerai avec toute mon énergie pour le Soudan du Sud en devenant docteur. La politique est devenue un business, alors je veux devenir médecin pour aider mon peuple. Nous sommes une jeune nation. Le niveau d’études est très faible. Il faudrait des bourses, pour que les étudiants étudient à l’étranger. Et en revenant, ils pourraient apporter un savoir-faire crucial, car il n’y a pas de matériel. »
Même s’ils ont connu plus d’années de guerre que de paix dans leur vie, les jeunes Sud-Soudanais veulent aider à construire le Soudan du Sud.
« Enfant, j’ai perdu un ami parce qu’il n’y avait pas de clinique, raconte Jibou, 27 ans, laveur de voitures dans un garage. Ça m’a marqué. Je veux donc reprendre des études médicales, car la guerre m’a empêché d’entrer à l’université. Les Sud-Soudanais n’ont pas perdu espoir. Quand la paix arrivera, tout sera possible. »
Les jeunes Sud-Soudanais ne se rêvent donc pas forcément milliardaires au volant d’une voiture de luxe. Ils veulent réparer, soigner leur nation.
« Je ne rêve pas d’aller étudier en Amérique ou de gagner des millions à l’étranger, explique Galuak Kash, 19 ans, ancien rebelle, qui se rêve lui aussi médecin. Ici, il y a beaucoup de maladies. Les gens souffrent et on manque de médecins. Si je deviens docteur, je pourrai sauver plus de vies. »
Une leçon d’espoir et d’optimisme donnée par ces jeunes. Comme eux, les rêves de millions de Sud-Soudanais sont entre les mains des politiques.