Le président du Parti populaire du congrès, Ali al-Haj, a été interpellé ce vendredi à son domicile. Selon le coordinateur du comité légal des Forces pour la liberté et le changement, il est inculpé pour son rôle dans le coup d’État qui a porté au pouvoir Omar el-Béchir en 1989.
Ali al-Haj est désormais incarcéré à la prison de Kober, celle où est détenu l’ancien président Béchir. Son arrestation s’inscrit dans le cadre d’une enquête du procureur général sur le coup d’État du 30 juin 1989 qui a porté Omar el-Béchir au pouvoir.
À l’époque, Ali al-Haj, qui est aujourd’hui le président du Parti populaire du congrès, une scission du parti de l’ancien président, était membre de la junte militaire.
Selon les Forces de la liberté et du changement, un mandat d’arrêt a été lancé la semaine dernière contre tous les membres du conseil de commandement du Front islamique national, dirigé à l’époque par Omar el-Béchir. Son adjoint, le secrétaire général du Parti populaire du congrès, Ibrahim el-Sanoussi, est aussi concerné par cette procédure. Leurs avoirs et leurs comptes en banque ont été gelés plus tôt cette semaine. Et il leur est désormais interdit de quitter le territoire.
Allié, puis rival d’Omar el-Béchir, Ali al-Haj est une figure de la mouvance islamiste d’Hassan al-Tourabi. Même s’il avait fini par se rapprocher de l’ancien chef de l’État ces dernières années, il y a dix jours, dans une conférence de presse, il avait pourtant estimé qu’il fallait tirer les leçons des « erreurs » du passé. Et il avait même appelé au transfert à la Cour pénale internationale de son ancien allié.