Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a déposé ce vendredi 8 novembre à l’Assemblée nationale le projet de budget 2020. Arrêté à dix milliards de dollars en recettes et en dépenses, c’est un budget historiquement haut avec un taux d’accroissement de 63,2% par rapport à 2019. Ce budget n’a pas été facile à boucler. Deux semaines après son adoption par le gouvernement, il faisait toujours l’objet d’aménagements.
Ce projet de loi de finances était attendu à la chambre basse du Parlement depuis le 15 septembre. Elle a déjà perdu plus de vingt jours sur les quarante dont elle dispose pour adopter le budget. Ces retards sont courants en RDC, c’était déjà le cas sous Joseph Kabila. Pourquoi un tel retard ?
Le premier gouvernement de Félix Tshisekedi n’a été investi que le 7 septembre, soit huit mois après son investiture. Au cabinet du Premier ministre, issu de la coalition pro-Kabila, on explique le retard dans le dépôt du budget par le fait que le projet préparé par la précédente équipe devait être mis à jour pour prendre en compte différentes promesses du nouveau chef de l’État comme la gratuité de l’enseignement de base, l’organisation des jeux de la Francophonie, l’application progressive de la couverture universelle en matière de santé et même la grande offensive annoncée il y a quelques jours contre les groupes armés dans l’est de la RDC.
Du côté du ministère du Budget, on se justifie en assurant avoir profité de ce délai pour améliorer la qualité de mobilisation des recettes et sécuriser la chaine de la dépense.
Objectif : rendre ce budget de dix milliards plus crédible aux yeux de bailleur comme le Fonds monétaire international. Le FMI reste sceptique sur la capacité du Congo à le respecter et prône toujours l’adoption d’un budget plus réaliste et davantage de réformes.
L’examen du budget n’est pas la seule étape attendue par les bailleurs pour mesurer le sérieux et la volonté de transparence des nouvelles autorités de la RDC, il y a aussi le projet de loi portant reddition de comptes pour l’exercice budgétaire 2019 qui continue de se faire attendre.