Au moins 37 civils ont été tués lors de l’attaque d’un autobus transportant des travailleurs de la mine de Semafo, dans l’est du pays. Le pays est sous le choc.
C’est la consternation ce jeudi au Burkina Faso, les condamnations sont unanimes après cette attaque. Une question reste sans réponse : comment un convoi d’une telle ampleur a pu être attaqué par des terroristes avec un bilan aussi lourd ? Les recherches sont toujours en cours dans la forêt de Boungou pour retrouver les survivants. C’est une zone très difficile d’accès et où les communications passent mal.
Une réunion de crise se tient en ce moment même du côté du palais présidentiel. Sont présents notamment Premier ministre ainsi que les ministres de la Sécurité, de la Défense et de la Communication. Il s’agit de voir comment l’on peut renforcer la sécurité des populations, revoir toute la stratégie au niveau de la sécurisation de ces longs convois concernant les travailleurs de ces sociétés minières.
En tous les cas, au Burkina Faso, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce qui s’est passé et pour demander au gouvernement de renforcer la vigilance pour éviter qu’une telle situation se reproduise. En effet, depuis plus d’un an, les routes de l’est du Burkina sont quasiment infréquentables. Les attaques à l’IED, c’est-à-dire des mines artisanales, se sont multipliées. En décembre dernier déjà, sur la même route de Boungou, un véhicule des forces armées sautait sur ces engins explosifs, tuant cinq soldats.
Pas de revendication
Les intérêts miniers étrangers dans l’Est sont aussi souvent la cible de violences. En janvier un géologue canadien a été enlevé et assassiné, sur le site de Tiabangou. L’attaque d’hier est néanmoins unique et spectaculaire. Très coordonnée. Alors que les violences s’étaient un peu calmées dans la région ces dernières semaines, suite à l’opération militaire Otapuanu. Avec cette attaque, les terroristes rappellent qu’ils sont bien toujours dans la place.
Concernant les groupes armés qui sévissent dans cette région de l’Est, c’est encore très mystérieux. Pour le moment, aucun des deux grands groupes qui sévissent dans le Sahel, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ou l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), n’ont revendiqué des attaques dans l’Est. Cette région est la plus grande du Burkina. Territoire frontalier, aurifère et forestier, elle a toujours été un couloir de passage et de trafics en tout genre.
D’anciennes cellules criminelles
Selon un analyste sécuritaire, les groupes qui sévissent aujourd’hui seraient surtout l’émanation d’anciennes cellules criminelles qui auraient vu une opportunité dans le jihad. Certains seraient proches de l’EIGS. Mais à cette heure on ne connaît pas de chef ou de prêcheur charismatique qui incarnerait la mouvance terroriste de l’est burkinabè.