Plusieurs soldats sont toujours portés disparus au Mali après l’attaque d’Indelimane vendredi qui a fait 48 morts dans les rangs de l’armée. Un bilan très lourd, d’autant que les forces armées étaient en état d’alerte depuis la double attaque de Boulikessi et Mondoro les 30 septembre et 1er octobre qui avait déjà fait une quarantaine de morts. Une alerte qui concernait particulièrement le camp d’Indelimane.
Les menaces sur le camp d’Indelimane étaient connues des Maliens et étaient même arrivées jusqu’aux oreilles des militaires nigériens, puisque selon nos informations, ils avaient renforcé sa vigilance, au sud de la réserve de faune d’Ansongo-Menaka, une forêt d’acacias située à la frontière entre les deux pays et désormais devenue un repère pour les jihadistes de l’État islamique au grand Sahara.
C’est là à une cinquantaine de kilomètres au sud d’Indelimane qu’un regroupement suspect aurait été détecté plusieurs jours avant l’attaque grâce à des conversations captées par radios.
Selon deux sources, l’une Malienne, l’autre étrangère, les jihadistes avaient même effectué un repérage au moyen d’un petit drone il y a environ un mois. Et de fait l’assaut visiblement bien préparé s’est soldé par un bilan humain mais aussi matériel très lourd puisque de source officielle les assaillants sont repartis avec 9 véhicules. Une prise importante qui renforce un peu plus l’arsenal qu’ont pu constituer les jihadistes au fil de leurs dernières attaques.
Comment expliquer de telles pertes dans un contexte d’alerte maximale ? Le manque d’assurance et de formation des soldats face au combat asymétrique, explique un responsable sécuritaire malien, qui pointe aussi l’absence de renfort rapide sur les lieux. Notre interlocuteur évoque aussi la difficulté récurrente pour les FAMA de se fier à des renseignements communiqués par des sources amies, mais souvent inexploitables car sans détail assez précis sur l’ennemi ou encore sa localisation.