Au Gabon, c’est le bras de fer entre la mairie de Libreville et les commerçants. L’Hôtel de Ville a déployé ses équipes sur le terrain pour le recouvrement des taxes mais les commerçants dénoncent des abus, du racket et des menaces. Un préavis de grève a été déposé.
Les commerçants déplorent des dérapages donnant l’impression que ce recouvrement des taxes devient une opération de racket, suivie de violences verbales. Lorsque le commerçant ne verse pas cash – de fortes sommes exigées – sa boutique est scellée au chalumeau. Face à ces abus, les commerçants se sont réunis au siège de leur syndicat et ont décidé de déposer un préavis de grève.
Au siège de leur syndicat, ils sont venus nombreux et chacun a une mésaventure à raconter.
« Quand ils viennent pour faire le contrôle, ils viennent agressivement, avec plus de vingt personnes dans une boutique et ils agressent les gens. En t’agressant, ils te demandent de payer. Si tu ne paies pas, ils te scellent la boutique », dit ce commerçant.
« Il y a des taxes qu’on nous demande. Nous n’en avons jamais entendu parler dans ce pays », dit cet autre.
Au Gabon, le petit commerce est tenu par des ressortissants d’Afrique de l’Ouest. Ils sont traditionnellement très réservés mais cette fois-ci, la coupe semble être pleine : « On souffre trop. On ne peut plus supporter ça. Ou ça s’arrête ou on arrête notre commerce. Les deux ne peuvent pas marcher ensemble. »
Tous les contrôleurs ne sont pas forcément des agents municipaux, justifie le maire de Libreville. Aux plaintes des commerçants et leur projet de grève générale, Léandre Nzué répond par la fermeté : « Tant qu’ils persisteront à ne pas être en règle, la mairie fera son travail. Ils ne viendront pas nous dicter la loi, ici, à Libreville. S’ils veulent fermer leurs boutiques, qu’ils les ferment et nous feront tout pour placer d’autres personnes. »
Il y a deux semaines, ces commerçants ont observé une grève d’avertissement de trois jours. Chaque communauté est allée assiéger son ambassade à Libreville pour dénoncer les violences et l’extorsion des fonds dont ils sont l’objet. N’ayant pas obtenu satisfaction, ils menacent cette fois-ci de tout arrêter. Une décision sera prise, lundi 4 novembre, au terme d’une assemblée générale.