Une marée humaine s’est répandue vendredi dans les rues d’Alger pour réclamer une « nouvelle indépendance », 65 ans jour pour jour après le début de la lutte armée contre le colonisateur français.
Ce 37e vendredi consécutif de manifestations en Algérie, la mobilisation est similaire à celle constatée au plus fort du « Hirak », le mouvement de contestation inédit du régime dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février.
On s’attendait à une mobilisation importante puisque dès jeudi soir, des milliers de personnes avaient défilé dans le centre-ville et, effectivement, ils sont des centaines de milliers samedi après-midi à Alger.
Les Algériens sont venus en famille, il y a beaucoup d’enfants et de femmes cette semaine. La plupart des manifestants ont enroulé un drapeau autour de leurs épaules et certains ont même décroché les drapeaux installés dans les rues par les autorités – puisque le 1er novembre est une fête nationale -, pour manifester avec.
Les manifestants scandaient « indépendance », demandaient le départ des autorités, le départ du chef d’état-major.Les revendications d’état civil, de départ de la mafia étaient encore très présentes. L’actualité de l’élection présidentielle n’est pas oubliée puisque la foule chantait qu’elle n’irait pas voter.
Des messages virulents aussi auprès du président par intérim Abdelkader Bensalah. Il avait déclaré la semaine dernière en audience face à Vladimir Poutine, le président russe, que seuls quelques éléments continuaient à manifester. Cet entretien dans son ensemble, mais aussi cette phrase en particulier, visiblement, ne sont pas passés auprès de l’opinion algérienne.