Ce jeudi fut une nouvelle journée mouvementée sur les hauts plateaux de l’est de la RDC avec de nouvelles attaques. Selon l’ONU, 90 incidents ont eu lieu rien que sur le mois d’octobre dans cette région. Et ces derniers jours, ils se multiplient entre Bijombo et Mikenge.
La Monusco va déployer, dans les prochaines heures, une base temporaire à Bijombo. C’est autour et dans cette localité que, depuis le début de la semaine, toutes les attaques se sont concentrées. D’abord, ce sont quatre hameaux banyamulenge qui ont été brulés par une coalition maï-maï. Puis les milices d’autodéfense banyamulenge twarineho ont répliqué en brûlant autant de maisons.
Ensuite, il y aurait eu des combats mercredi autour de Kahuna. C’était l’une des bases des combattants banyamulenge, estime un expert. Ce que dément l’une des figures de cette communauté. « Le groupe armé Gumino y était installé jusqu’en 2018 seulement, les Maï-Maï s’en prennent aux civils », assure ce leader communautaire. Le conflit s’est déplacé jeudi à cinq kilomètres d’une autre base de la Monusco.
L’armée congolaise divisée
Les casques bleus à Mikenge ont procédé à des tirs de sommation pour dissuader les groupes armés de s’en prendre aux quelque 800 déplacés venus se réfugier autour de la base.
Dans toutes les communautés, on se plaint de la non-intervention de l’armée, divisée, dit-on, entre pro et anti-banyamulenge, et on accuse de plus en plus ouvertement certains officiers de prêter main forte à l’une ou l’autre des parties en conflit.
Le plus grave, c’est la situation des déplacés qui, pour certains, doivent bouger d’attaque en attaque. Et comme les commerçants bashi sont régulièrement attaqués, l’approvisionnement se fait rare. Une mission humanitaire s’est rendue sur les hauts plateaux jeudi et devrait commencer dès ce vendredi les premières distributions de vivres et de biens de première nécessité.
■ L’armée annonce une action d’envergure
L’armée congolaise a annoncé ce jeudi qu’elle avait lancé des « opérations d’envergure » en vue d’éradiquer les groupes armés dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Nous lançons un dernier appel à l’intention de tous les groupes armés