Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies est attendue ce dimanche à Juba, capitale du Soudan du Sud. Les diplomates doivent s’entretenir avec les autorités du Soudan du Sud alors que la tension monte dans le pays. Le chef rebelle Riek Machar est censé rentrer au pays le 12 novembre, prendre le poste de premier vice-président dans un gouvernement d’union nationale. Il devrait accompagner la délégation onusienne à Juba.
Selon la présidence, tout est prêt pour accueillir la délégation onusienne. Des rencontres sont prévues avec le chef de l’État Salva Kiir ainsi qu’avec différentes parties signataires de l’accord de paix. Les autorités se disent aussi prêtes à recevoir Riek Machar, même si on ne sait pas si les deux adversaires se rencontreront comme en septembre. Brian Hunt, chargé du dossier au département d’État américain, voit en tout cas dans ce déplacement une opportunité.
« Notre espoir est que cela permette à l’ONU d’analyser la situation, de rencontrer les responsables sud-soudanais. De parler à Salva Kiir et Riek Machar. De savoir dans quelle direction ils vont dans l’application de l’accord et d’évaluer comment l’ONU peut les aider. Nous espérons que Riek Machar sera à Juba. Il aura ainsi la possibilité d’expliquer ses inquiétudes. On pourra ainsi aider à trouver un terrain d’entente avec le président Kiir », espère le diplomate.
Le retour définitif de Riek Machar en novembre est incertain car selon lui, deux points cruciaux restent à régler. D’abord le nombre et les frontières des États fédéraux que Salva Kiir est soupçonné de vouloir manipuler pour favoriser son ethnie Dinka. Ensuite les conditions de sécurité. Une armée unifiée de 83 000 hommes doit à terme être formée. La moitié est censée être prête le 12 novembre, ainsi qu’une force de 3 000 soldats pour protéger Riek Machar. Mais les retards dans le règlement de ces questions mettent en suspens le reste de la transition.
■ Soudan : les pourparlers directs de paix, entre le gouvernement de Khartoum et les rebelles soudanais ont repris ce vendredi à Juba
Ces pourparlers avaient été suspendus mercredi dernier avant même de commencer. Le Mouvement populaire pour la libération du Soudan/Nord (MPLS/N) dirigé par Abdelaziz el-Hélou a annoncé cette suspension mercredi dernier le jour même de leurs reprises des discussions. Le mouvement protestait alors contre des accrochages qui ont eu lieu au sud du Kordofan avec des forces gouvernementales mais également contre la non officialisation d’un cessez-le-feu global au Soudan.
Mais dès mercredi soir, dans la foulée de la suspension de ces pourparlers directs entre le gouvernement et l’un des principaux mouvements rebelles, le Conseil souverain soudanais a annoncé dans une déclaration officielle, un cessez-le-feu sur tout le territoire du Soudan. Une mesure qui exprime la volonté de l’État d’avancer dans ces négociations. Réaliser une paix juste et global au Soudan c’est la priorité du gouvernement de Abdalla Hamdok.
Des progrès ce vendredi
Un progrès a d’ailleurs été annoncé ce vendredi au premier jour de la reprise des pourparlers. Il concerne l’organisation des discussions : selon le texte diffusé à l’issue de la réunion, les deux parties se sont entendues sur trois sujets qui devront être abordés : le dossier politique, le dossier humanitaire et les arrangements sécuritaires.
Dans un premier temps, chaque parti présentera à l’autre sa vision du dossier politique et aussi son agenda pour les discussions. Un plan de route et un agenda de travail seront bientôt annoncés.
L’accord d’organisation est signé par Ammar Amon Daldom, chef de la délégation du MPLS/N, d’une part et de l’autre par le général Chamseddine Kabbachi, membre du Conseil souverain et représentant du gouvernement.
Des accords de principe similaires seront signés avec les groupes armés réunis récemment au Front révolutionnaire.
Au total, quatre voies de discussions distinctes devraient être initiées avec les différents groupes rebelles du Darfour (ouest), du Kordofan du Sud (sud) et du Nil bleu. Un accord de principe avait été signé le 14 septembre dernier et stipule que les pourparlers de paix devaient être initiés le 14 octobre et se terminer au plus tard le 14 décembre.