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POLITIQUE

Éthiopie: le gouvernement tente de garder le contrôle de la province Amhara

En Éthiopie, la province Amhara se trouve dans une situation très incertaine. Après la mort de plusieurs dizaines de personnes entre fin septembre et début octobre, les autorités régionales menacent de faire appel à l’armée fédérale pour rétablir l’ordre. Les violences dans cette zone dans le nord du pays sont régulières depuis environ cinq ans.

Les autorités parlent d’au moins 22 morts depuis fin septembre. C’est donc un communiqué ferme qu’a diffusé le Conseil de sécurité régionale Amhara. Il parle d’un problème d’ampleur désormais nationale, avec des morts, des maisons brûlées, des biens détruits et une économie perturbée. Un conflit aux racines multiples, qui pourrait dégénérer.

Le conseil a annoncé une série de mesures : restrictions de port d’armes, interdiction des groupes de sécurité informels et appel à dénoncer les criminels. Mais il a surtout déclaré que « toute action légale, y compris la force fédérale, serait mise en place pour restaurer la paix ». Une annonce qui intervient justement après une réunion mardi entre des responsables sécuritaires représentants l’État central et la région Amhara.

La question est sensible. D’abord le pays n’est plus en état d’urgence. Donc « une intervention des forces d’Addis Abeba dans la sécurité d’une région pourrait être illégale », dit un chercheur. La dernière intervention de ce type c’était en août 2018, en Ogaden. L’opération avait conduit à des affrontements avec une milice locale.

Ensuite, le gouvernement Amhara accuse un comité d’auto-détermination, Qimant, d’avoir fomenté les dernières violences. Une charge qui renvoie à un conflit ethnique ancien. Depuis des années, les relations entre communautés amhara et Qimant sont tendues et les deux parties sont prisonnières d’un cycle d’attaques et représailles.

Les tensions ont des ramifications plus larges puisqu’en toile de fond, on trouve un conflit territorial entre la région Amhara et celle voisine du Tigré. Les deux pouvoirs s’accusent mutuellement d’attiser les revendications communautaires de part et d’autre.

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