Eskom a commencé à procéder à des délestages depuis mercredi et pendant une semaine encore. Officiellement, le géant sud-africain de l’énergie est dans l’incapacité de produire assez d’électricité pour le pays. Le courant est en mode alternatif, d’un quartier à l’autre de Johannesburg. Les Sud-Africains en ont ras-le-bol.
Après les trois semaines de délestages en début d’année, Shannon a décidé d’investir dans un générateur pour pallier les coupures d’électricité. « Le générateur que l’on a acheté coûte plus de 650 euros. Donc c’est une somme colossale pour un petit commerce comme nous. »
Avant, comme beaucoup d’autres commerçants, il devait systématiquement fermer son bar lors des coupures.
« Entre midi et 16h, c’est le coup de feu, c’est 60% de notre chiffre. Donc pendant les coupures on perdait environ 250 euros par jour. »
Les habitants sont dans l’incompréhension et s’énervent de ces coupures incessantes. C’est le cas de Thato, étudiant de 18 ans croisé dans la rue, et qui rentre chez lui faute de trouver un restaurant ouvert. « C’est super frustrant. Même quand tu veux cuisiner chez toi, il n’y a pas d’électricité. Quand tu vas à l’université, tu ne peux pas étudier car pas d’électricité. C’est vraiment pénible. »
Oudi a dû fermer son café pendant quatre heures hier. Il peste contre Eskom. « Eskom a toujours été mal gérée. Si Eskom continue comme ça, elle va devenir un réel handicap pour notre économie. »
En effet, l’entreprise menace l’économie du pays. Sa dette représente à elle seule 15% du PIB sud-africain.