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États-Unis: un Libanais jugé dans l’affaire de la dette cachée du Mozambique

Début aux États-Unis du procès dit de la dette cachée du Mozambique. Une dette évaluée à deux milliards de dollars de l’argent emprunté entre 2013 et 2014 par deux sociétés parapubliques pour acheter des bateaux. Le Libanais Jean Boustani est devant la justice américaine et pour l’accusation, il est le cerveau de cette fraude de grande ampleur.

D’après l’accusation, Jean Boustani, agent commercial du groupe de construction navale Privinvest, est au cœur d’un vaste réseau de versement de commissions occultes au profit de responsables mozambicains. L’affaire a débuté en 2011 quand, pour obtenir des contrats portant sur l’achat de bateaux de surveillance et de pêche pour le Mozambique, Jean Boustani aurait imaginé avec trois banquiers du Crédit suisse, une série de montages pour emprunter les deux milliards de dollars nécessaires.

Les deux banques prêteuses, le Crédit suisse et le Russe VTB ne sont pas mis au courant du fait que Boustani s’arrange à coup de commissions occultes pour cacher l’affaire au Fond monétaire international et au Parlement mozambicain. Par la suite, et avant que n’éclate le scandale de la dette cachée, les deux banques ont revendu leurs créances sur le marché international, une pratique courante, mais sans pouvoir informer les acheteurs des vices cachés dans ce dossier. Lorsque l’affaire est révélée, les investisseurs, dont certains fonds américains, ont estimé avoir été trompés, d’où leur plainte déposée devant la justice aux États-Unis.

Un remboursement jusqu’en 2029

Si les investisseurs estiment avoir été trompés, le grand perdant c’est surtout le Mozambique, car cette dette « cachée » a entraïné une importante crise économique. En découvrant le pot aux roses, en 2016 le Fonds monétaire international avait coupé les ponts avec Maputo qui se retrouve alors en cessation de paiement. Parallèlement, la justice a ouvert une enquête contre les dirigeants de l’époque. L’ancien ministre des Finances Manuel Chang qui a avalisé les emprunts montés par Boustani est notamment accusé de corruption, il se trouve actuellement en Afrique du Sud.

Plusieurs ministres, hauts fonctionnaires, et financiers qui gravitaient autour du président Guebuza à l’époque ont été eux aussi inculpés ou arrêtés. La justice américaine estime à deux cents millions de dollars les commissions occultes versées dans cette affaire. Quant à cette énorme dette de deux milliards de dollars, le Mozambique n’a pas fini d’en entendre parler. Il a proposé au FMI un échancrer jusqu’en 2029 pour la rembourser.

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