Le procès d’Agba Jalingo, militant des droits de l’homme et blogueur pour le site CrossRiverWatch.com, devait s’ouvrir mercredi 16 octobre à Calabar mais a finalement été ajourné de 24h à la demande de l’accusation.
Agba Jalingo s’est fait arrêter le 22 aout à sa résidence de Lagos, avant d’être conduit à Calabar où il est resté en détention. Près d’un mois plus tôt, en juillet, il publiait un article à charge contre le gouverneur de l’État de Cross River.
Le blogueur accusait Benedict Ayade d’avoir détourné près de 500 millions de nairas (soit plus d’un million d’euros) lors du lancement d’une banque publique de microfinance. Résultat : Agba Jalingo se fait convoquer par la police, mais à en croire ses proches, il se fera finalement arrêter avant la date de sa convocation.
Ses demandes de libération sous caution se verront rejetées. En revanche, quatre charges seront retenues contre lui : la première est « trouble à l’ordre public », pour laquelle il risque trois ans de prison. Or, selon le comité de protection des journalistes qui a eu accès à son dossier, Agba Jalingo risque surtout la prison à vie pour les autres charges, à savoir crime de trahison, terrorisme et complot en vue de renverser le gouvernement de Cross River.
Mais il faut préciser qu’Agba Jalingo se présente aussi comme un référent local de l’African Action Congress, un parti fondé par Omoyele Sowore, candidat malheureux à la présidentielle de février et propriétaire du site SaharaReporters. Il a quant à lui été arrêté au début du mois d’aout après des appels à manifestation. Et malgré une décision de justice ordonnant sa libération, il est toujours derrière les barreaux.
C’est justement dans ce contexte qu’Amnesty international dénonçait lundi à Abuja des « attaques » des autorités contre les journalistes, qui conduisent à un rétrécissement de l’espace civique.