Au Soudan du Sud, le 12 novembre, le chef rebelle Riek Machar doit rentrer à Juba pour participer à un gouvernement d’union nationale. Mais les groupes d’opposition estiment que les conditions de sécurité, notamment à Juba, ne sont pas garanties pour qu’il rentre au pays. En attendant, la communauté internationale perd patience.
Riek Machar devait rentrer en mai, mais après un passage éclair à Juba en septembre, il n’a toujours pas fait son retour définitif dans la capitale sud-soudanaise. Et malgré le délai accordé jusqu’au 12 novembre, son retour, et donc sa participation à un gouvernement d’union nationale s’annonce, toujours hypothétique.
Passablement énervé, Brian Hunt, chargé du dossier au département d’État américain, lance un avertissement : « Il n’y a pas d’autre option que la formation d’un gouvernement le 12 novembre. C’est une question de volonté politique. Et elle doit être beaucoup plus forte. On ne voit pas pourquoi il faudrait une nouvelle prolongation. Nous ne sommes pas prêts pour un nouveau retard. S’il n’y a pas de gouvernement le 12, nous devrons réévaluer notre relation avec Juba. Nous avons un arsenal de sanctions possibles. Des interdictions de voyager, etc. Mais nous en reparlerons après le 12. »
Pas de cabinet sans Riek Machar
Salva Kiir, le président sud-soudanais, accuse de son côté les Occidentaux de ne pas financer le processus de paix. Mais pour l’envoyé spécial britannique dans le pays, Bob Fairweather, Juba a suffisamment de fonds grâce à ses revenus pétroliers : « Le gouvernement dit qu’il a besoin de 100 millions de dollars. Mais je pense que la communauté internationale n’a pas besoin de payer plus. Les autorités ont de l’argent. Ces sommes doivent passer par le ministère des Finances et servir simplement à payer une grande partie de ce que les partenaires étrangers ont dû financer. »
Une mission du Conseil de sécurité viendra à Juba fin octobre. Riek Machar sera peut-être du voyage. Les deux hommes y voient une source d’espoir. En tout cas, ils déconseillent fortement à Salva Kiir de former unilatéralement un gouvernement si son ennemi héréditaire ne rentre pas comme prévu.