Au Maroc, trois semaines après la publication du manifeste des 490 « hors-la-loi », 10000 personnes ont signé ce texte qui demande la dépénalisation de l’adultère, de l’avortement ou des relations sexuelles hors mariage. Les « hors-la-loi » ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur les actions en cours.
Vêtue d’un t-shirt blanc flanqué du sigle rouge « Hors-la-loi » en arabe, Sonia Terrab est fière d’annoncer qu’une lettre a été adressée aux médias publics. Le but : demander un « débat sur les libertés individuelles » avec des députés, la société civile, des artistes et intellectuels… « C’est important de faire un débat public télévisé pour sortir du virtuel et passer dans le réel et rentrer dans le foyer des gens, des gens du monde rural, des gens qui n’ont pas accès à nos réseaux. C’est comme ça qu’on va transformer le débat », nous explique t-elle.
Les « hors-la-loi » demandent aussi au procureur général du roi la suspension de l’application des lois considérées liberticides, mais aussi la suspension des poursuites actuelles en vertu de ces lois. « Il y a un large chantier de réformes judiciaires, dont la réforme du code pénal, dans lequel nous amenons notre grain à moudre pour dire la dépénalisation du lien social qui n’a rien à faire dans les bureaux du procureur et du juge d’instruction », selon Omar Benjelloun, militant et avocat des droits de l’homme, fait partie des « hors-la-loi ».
Pour Mohamed Abdelwahab Rafiki, chercheur en études islamiques, les institutions religieuses doivent participer au débat : « il y a des solutions dans la religion pour faire une réconciliation entre la vie moderne et les textes religieux
Le collectif espère recueillir les 25 000 signatures nécessaires pour déposer une motion auprès du Parlement. Rappelons que le texte du manifeste a été co-rédigé par la romancière franco-marocaine Leïla Slimani et la réalisatrice marocaine Sonia Terrab.
► À lire aussi : Quid des politiques dans le débat sur les libertés individuelles au Maroc?