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Maroc: une tribune de soutien à Hajar Raissouni, en prison pour «avortement»

En solidarité avec la journaliste Hajar Raissouni, dont le procès pour avortement illégal se déroule en ce moment dans la capitale Rabat, 490 Marocains et Marocaines ont publié une tribune dans plusieurs médias du pays et dans le quotidien français Le Monde.

Au Maroc avait lieu ce 23 septembre la troisième audience du procès de la journaliste Hajar Raissouni, détenue depuis fin août pour « avortement illégal » et « débauche ».

En solidarité avec elle, 490 Marocaines et Marocains signaient aujourd’hui une tribune dans plusieurs médias du pays et dans le quotidien français Le Monde. Dans ce manifeste, ces femmes se déclarent hors-la-loi en expliquant avoir déjà violé les lois obsolètes de leurs pays sur les mœurs et l’avortement.

Femmes de tous horizons

Le nombre de signataires est symbolique. Il fait référence à l’article 490 du Code pénal marocain qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage. Le nombre de signataires a été multiplié par trois depuis la publication de cette tribune :1 500 personnes l’ont désormais paraphé, dont une grande majorité de femmes.

Le procès d’Hajar Rainoussi représente la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, explique l’une des co-autrices de ce texte, la romancière et réalisatrice Sonia Terrab. « Cela a été très dur à vivre et révoltant pour nous et beaucoup de Marocains l’ont mal vécu mais ne savaient pas comment réagir, déclare-t-elle. On s’est dit qu’il était temps de donner un cadre et d’organiser quelque chose pour que les Marocaines puissent s’exprimer et dire qu’ils en avaient marre et qu’il fallait que cela cesse ».

« Ce qui est incroyable, c’est que quand on a commencé à récolter les signatures, tout le monde nous disait que l’on n’atteindrait jamais le chiffre de 490, que cela serait réservé à l’élite francophone, poursuit Sonia Terrab. Mais on a commencé à recevoir de plus en plus de messages de femmes qui voulaient signer, des femmes de tous bords, de tous horizons, des femmes au foyer, des banquières, des cadres, des professeures, des étudiantes. Des femmes voilées et conservatrices m’ont dit être contre l’avortement et les relations sexuelles hors mariage mais que porter atteinte à la vie privée des gens les révoltait ».

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