En République démocratique du Congo (RDC), l’ONG Justicia ASBL demande la libération des 36 prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons de Ndolo, à Kinshasa, et de Kasapa, à Lubumbashi. Parmi ces prisonniers, figurent des adeptes du pasteur Joseph Mukungubila, arrêtés en 2013.
Dans son dernier communiqué publié à Lubumbashi, cette ONG de défense des droits de l’homme voudrait voir les mesures de décrispation politique – engagées par le président Félix Tshisekedi – s’étendre à tous les prisonniers politiques. Cette réaction arrive après la remise du passeport congolais à l’opposant Salomon Idi, un proche de Moïse Katumbi.
Sur les 36 prisonniers et adeptes de Joseph Mukungubila, 16 sont détenus à la prison de Kasapa, à Lubumbashi. Arrêtés en 2013, ils avaient été condamnés, en 2015, à 20 ans de prison pour meurtre, participation criminelle et détention illégale d’arme.
Maître Guy Mbuya, leur avocat, assure que ses clients sont des prisonniers politiques.
« Tous mes clients ont été poursuivis initialement pour avoir participé au mouvement dit Pasteur Mukungubila tendant à porter atteinte aux institutions de la République démocratique du Congo. Aujourd’hui, nous sommes dans le gouvernement Tshisekedi. Moi, je crois que tous ces prisonniers politiques doivent être libérés pour la décrispation du climat politique », estime-t-il.
A Lubumbashi, les adeptes de Joseph Mukungubila avaient été surpris au soir du 30 décembre 2013 par l’armée et la police en pleine séance de prière. Six ans après, Françoise en parle les larmes aux yeux. Son mari est l’un des détenus de la prison de Kasapa.
« On nous a accusés de détention d’armes, mais on n’a jamais rien trouvé sur nous. Les instances judiciaires, qui ont pour mission d’enquêter, doivent aller jusqu’au bout. Qu’on libère nos maris afin qu’ils viennent s’occuper de leurs enfants », appelle-t-elle.
Pour l’heure, le dossier en appel de ces détenus est devant la cour militaire de Lubumbashi. Joseph Mukungubila, candidat aux élections présidentielles de 2006, est quant à lui, à ce jour, exilé en Afrique du Sud.