Après plusieurs semaines de tensions intercommunautaires, qui ont culminé par des affrontements ayant fait deux victimes le 19 septembre dernier, une commission de bons offices a été mise en place à Tombouctou, dans le nord du Mali.
Composée de 30 sages issus des communautés songhaï, arabe et touareg, la commission de bons offices a adopté le 27 septembre des recommandations pour rétablir l’ordre à Tombouctou et permettre aux familles qui ont fui la ville, de revenir à Tombouctou. « Ce texte est un appel pour plus de sécurité. On souffre tous de la criminalité », explique Drissi Zouda Hama Salem, un notable arabo-berbère de Tombouctou.
Anciens rebelles, nouveaux bandits
Dans ses recommandations, la commission des bons offices demande notamment la mise en place d’une unité d’intervention rapide pour la poursuite des coupeurs de route et des bandits, l’opérationnalisation de la zone de défense de la région de Taoudéni. Elle réclame aussi l’interdiction des armes dans la ville ou encore la mise en oeuvre immédiate du Mécanisme opérationnel de coopération (MOC), ces bataillons qui rassemblent les soldats de l’armée régulière et les anciens combattants de groupes armés signataires de l’accord de paix.
« Le retard de la mise en oeuvre de l’accord de paix, crée aussi de l’insécurité poursuit Drissi Zouda Hama Salem. Fatigués d’attendre, certains anciens rebelles ont fini par quitter les rangs de leurs groupes pour rejoindre les bandits ».
Ces recommandations ont été présentées au Haut représentant du chef de l’État pour la mise en oeuvre de l’Accord de paix la semaine passée, qui doit à son tour les remettre au président dans les jours à venir. « Le retour de la sécurité relève de l’État. Il doit s’en donner les moyens », conclut Aboubacrine Cissé, maire de Tombouctou.
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