Le Nigeria est toujours en mode citadelle fermée. Les contrôles aux frontières restent renforcées car l’opération Ex-Swift Response se prolonge sans que les autorités n’annoncent de date de fin. Abuja déclare vouloir protéger son territoire de menaces sécuritaires avec le trafic d’armes entrant illégalement, mais veut éviter la contrebande d’hydrocarbures et l’importation illégale de produits agroalimentaires notamment.
Ce tour de vis unilatéral a des répercussions dans les pays limitrophes. La Cédéao appelle Abuja à revenir à une situation normale dans sa gestion des flux humains et des marchandises sur ses frontières. L’organisation ouest-africaine s’inquiète du signal envoyé par l’une des premières économies africaines alors que le Nigeria vient de rejoindre la Zone libre-échange continentale africaine. Plusieurs chefs d’États ouest-africains ont interpellé le président Muhammadu Buhari pour qu’il modère ses élans protectionnistes.
Muhammadu Buhari persiste et signe. Et les institutions sécuritaires nigérianes appliquent les directives visant à protéger le Nigeria.
Hammed Ali, le contrôleur général des douanes nigérianes s’est montré très très ferme la semaine dernière, lors d’une visite au poste de frontière de Maigatari.
Dans cette localité connectée au Niger, le patron des douaniers nigérians a indiqué que les contrôles ultra-renforcés dureront « jusqu’à ce que les pays voisins respectent les politiques protectionnistes du Nigeria sur produits agroalimentaires et les politiques de lutte contre la contrebande des hydrocarbures, et des armes ».
Même tonalité de la part du contrôleur général des services de l’immigration.
Muhammad Babandede s’aligne sans surprise sur les directives du gouvernement fédéral : l’entrée et la sortie du territoire doivent être respectées scrupuleusement quelque soit le statut de la personne en transit.
Pour le conseiller national à la sécurité Babagana Monguno, le Nigeria ne fait qu’exercer son droit à assurer sa souveraineté et à se protéger de l’insécurité sous toutes ses formes.
Le Bénin durement affecté
Sur la frontière entre le Nigeria et le Bénin, en l’espace d’un mois des centaines de migrants illégaux auraient été arrêtés. Mais des armes illégales auraient été saisies ainsi que plusieurs centaines de sacs de riz importés.
Des résultats provisoires qui encouragent le président Muhammadu Buhari à rester inflexible dans sa politique protectionniste. Malgré les appels lancés par le Parlement de la Cédéao et par certains chefs d’État de pays voisins.
Le Bénin et ses opérateurs économiques sont le premier à souffrir de cette décision unlitérale du géant Nigerian fait La Coneb, la confédération nationale des employeurs du Bénin, une des edux organisations patronales du Bénin, s’en inquiète.
Aujourd’hui, nous avons plus d’un millier de camions qui sont bloqués sur les voies, qui comportent des denrées périssables comme de l’ananas, des tomates, des poissons fumés et qui si, dans les jours qui viennent ne trouvent pas le circuit normal pour atterrir auprès des clients nigérians, ces produits seront bons pour la poubelle. ce sont des centaines de millions que l’on perd comme ça. Deux entreprises ont fermé leurs portes : l’une productrice d’huile de palme, la plus grosse, et une autre de stockage de poissons séchés.