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Les producteurs africains de bananes réclament l’aide de Bruxelles

Les producteurs africains de bananes sont inquiets, ils lancent un appel à l’Union européenne à continuer à protéger la banane africaine face à la banane dollar, venue d’Amérique latine. Alors que Bruxelles supprimera en fin d’année le mécanisme de régulation mis en place en 2009 et qui permettait de limiter les quotas de banane américaine, les producteurs africains réclament un nouveau mécanisme.

Un nouveau mécanisme où leur filière -naissante- serait menacée, ce qui conduirait des dizaines de milliers de travailleurs au chômage.

Depuis 2009, l’Europe protège la banane africaine à travers un triple dispositif. Une taxe sur les concurrentes latino-américaines, un mécanisme de régulation des importations américaines et un fonds de compensation pour les pays africains. La Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Ghana sont les principaux acteurs africains sur le marché européen.

En lien avec l’émigration africaine…

À partir de la fin de l’année 2019, tout va changer. Le mécanisme de régulation qui prévoyait de limiter les importations venues d’Amérique latine en cas de dépassement des quotas sera supprimé. Le libre-échangisme européen et la conclusion d’accords commerciaux avec les pays d’Amérique latine expliquent cette disparition qui inquiète fortement les producteurs africains.

Certes, pour l’instant l’Europe ne touche pas à la taxe de 75 dollars la tonne imposée aux Américains et qui protège les Africains, mais cette taxe qui a été divisée par deux en dix ans ne sera pas éternelle, savent les producteurs. Ils lancent donc un appel aux instances européennes pour accélérer les discussions. En effet, plaident les Africains, les efforts de productivité entrepris ces dix dernières années sont sur le point de porter leurs fruits, ce n’est pas le moment de lâcher les paysans du continent.

À Bruxelles, les lobbyistes de la banane africaine diffusent aussi un message plus politique. On ne peut pas vouloir limiter l’émigration africaine vers l’Europe et dans le même temps lâcher un secteur qui a créé des dizaines de milliers d’emplois au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Ghana.

S’il n’y a pas un minimum de régulation, ce sera la mort des plus faibles

Jospeh Owana Kono, président d’Afruibana
21-09-2019 – Par Olivier Rogez

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