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Violences xénophobes: le ras-le-bol des Nigérians qui quittent l’Afrique du Sud

Le Nigeria s’apprête à rapatrier plusieurs centaines de ses ressortissants installés en Afrique du Sud. Une mesure prise après la flambée de violences xénophobes de ces derniers jours. 12 personnes ont été tuées et des dizaines de commerces tenus par des étrangers pillés et brûlés. Un premier avion doit quitter Johannesburg mercredi 11 septembre. Le vol sera assuré gratuitement par la compagnie nigérianne Air Peace.

Ils sont un peu plus de 600 Nigérians sur les 100 000 que compte l’Afrique du Sud à s’être portés candidats au départ. Parmi eux, un pasteur, mari et père de 5 enfants, installé depuis 19 ans à Durban dans la province du Kwazulu-Natal, dans l’est du pays : « J’ai découvert que ce pays n’était pas un lieu sûr pour l’humanité. Ici, l’être humain n’a pas de valeur. Rester là avec sa famille, c’est prendre un énorme risque. Jésus a dit ‘Tu dois aimer ton prochain comme toi-même’. Ces gens n’ont d’amour pour personne. Ils n’ont aucune valeur humaine. »

Ce raz-le-bol, Bartholomew Eziagulu dit l’avoir observé chez plusieurs de ses compatriotes. Il préside l’Association des citoyens nigérians d’Afrique du Sud dans la province du Kwazulu-Natal : « Ils ont décidé de partir parce que les tueries, c’en était trop et ils ne pouvaient plus continuer à exercer leurs activités économiques. Ce sont des gens qui travaillent depuis des années. Beaucoup de Nigérians ici ont perdu ce qu’ils possédaient, ont perdu espoir, et ne font plus confiance au gouvernement sud-africain. »

Ce n’est pas la première fois que des épisodes de violences contre les immigrés secouent l’Afrique du Sud. En 2015 déjà, plusieurs personnes avaient été tuées dans des manifestations contre les étrangers à Durban.

D’après le docteur Emeka Ugwu, président du Forum des Médecins Nigérians de Johannesburg, en contact régulier avec les autorités consulaires sur place, aucun Nigérian n’a été tué dans les violences xénophobes de ces derniers jours. Ce qui n’empêche pas les autorités nigérianes de jouer la carte de la fermeté.

Il y a quelques jours, le Nigeria a notamment dépêché un émissaire spécial pour rencontrer le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.

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