C’était la quatrième audience ce samedi 7 septembre du procès d’Omar el-Béchir. Destitué par l’armée en avril, l’ex-président comparaît pour « corruption » après la saisie dans sa résidence d’importantes sommes d’argent en liquide. Il risque 10 ans de prison.
La défense d’Omar el-Béchir veut montrer avant tout que l’ancien président ne s’est pas enrichi personnellement. Fin août, l’ancien tout-puissant chef de l’État a reconnu avoir notamment reçu plus de 25 millions d’euros du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman. Mais deux témoins convoqués par la défense ont raconté ce samedi comment, et au bénéfice de qui, se déroulaient la distribution.
Le premier témoin était le général Yasser Béchir, un ancien conseiller du président. Il a expliqué au tribunal avoir personnellement reçu 5 millions à destination des redoutables Forces de soutien rapide du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemeti ».
Il aurait remis cet argent en mains propres au frère de celui qui est aujourd’hui membre du Conseil souverain, et qui a été un homme clé dans la destitution de l’ancien régime.
L’autre témoin était un représentant de l’Université internationale africaine de Khartoum. Lui dit avoir reçu 4 millions d’euros des mains de son adjoint, qui lui-même disait tenir l’argent de la présidence.
Comme à son habitude, Omar el-Béchir a laissé faire ses avocats, sans faire de commentaire. La prochaine audience est prévue le 14 septembre.