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POLITIQUE

Le Soudan attend la formation de son futur gouvernement

Cette semaine, le nouveau Premier ministre Abdalla Hamdok va annoncer son gouvernement. Un gouvernement historique, puisqu’il s’agit d’un gouvernement civil. Le premier après 30 ans de régime militaire sous Omar el-Béchir.

Abdalla Hamdok, un économiste, a été investi Premier ministre mercredi dernier après la signature de l’accord entre militaires et leaders de la contestation. L’annonce d’un nouveau gouvernement est prévue ce mercredi le 28 août.

Les leaders de la contestation doivent remettre ce matin la liste de leur candidat au Premier ministre. Ce seront tous des technocrates, qui peuvent appartenir à un parti politique mais ne peuvent en aucun cas le représenter.

Abdalla Hamdok aura ensuite 48 heures pour choisir. Il a toutefois précisé qu’il se réserve le droit de choisir ses ministres en dehors de cette liste de l’opposition. En revanche, il devra accepter le choix des militaires pour ce qui est des deux postes clés, de l’Intérieur et de la Défense.

Critiques

Avant même sa formation, ce nouveau gouvernement fait déjà l’objet de critiques. Les groupes rebelles du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan – qui font partie de la coalition d’opposition, mais qui ont refusé de signer l’accord du 17 août – ne seront pas représentés dans ce gouvernement, ce qu’ils dénoncent. Ils indiquent qu’ils s’y opposeront, mais de manière pacifique.

Quant aux différents mouvements islamistes – qui n’ont jamais fait partie de la coalition d’opposition – ils dénoncent eux aussi le fait d’être tenus à l’écart de ce nouveau gouvernement.

♦ Le Premier ministre de transition en appelle à l’aide internationale

A peine intronisé à la tête du gouvernement, Abdalla Hamdok réclame un soutien fort de la communauté internationale. 10 milliards de dollars dont 2 milliards au plus vite, dans les trois mois, pour reconstituer les réserves de change et ainsi, soutenir la monnaie.

La livre soudanaise continue de plonger, ce qui augmente le prix des produits courants, or la flambée des prix du pain avait été à l’origine de la révolution à Khartoum.

A plus longue échéance, sur deux ans, 8 autres milliards de dollars sont nécessaires, estime le nouveau Premier ministre, pour aider le Soudan à payer ses importations et à transformer son économie. Le pays n’a plus de pétrole et il n’exporte que des produits agricoles non transformés.

Abdalla Hamdok dit avoir approché des « pays amis », probablement l’Egypte et les monarchies du Golfe, qui ont promis 3 milliards de dollars après la chute d’Omar el-Béchir. Des négociations sont en cours, a-t-il confié, avec le FMI et la Banque mondiale pour restructurer la dette.

Les discussions ont aussi commencé précise-t-il, avec les Etats-Unis qui ont levé leur embargo, mais pas encore retiré le Soudan de la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme. Ce qui isole le pays du système financier international, depuis plus de 25 ans.

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