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ENVIRONNEMENT

Le Soudan touché par d’importantes inondations, y compris à Khartoum

Le bilan des inondations s’alourdit : 60 morts et plus de 190 000 personnes touchées à travers le pays.

Des inondations provoquées par d’importantes précipitations ces dernières semaines et une montée soudaine du niveau des rivières, notamment le Nil blanc. Plusieurs régions sont touchées : l’État du Darfour, du Kordofan du Sud, du Nil Blanc et même la capitale Khartoum.

Une situation particulièrement inquiétante, estime Fatma Naib, porte-parole de l’Unicef au Soudan, y compris en comparaison des années passées. « Chaque année, il y a des inondations, mais cette fois-ci, c’est beaucoup plus sérieux. Il y a en a même dans la capitale. Les gens vous disent qu’en 10 ans, ils n’ont jamais vu le niveau du Nil aussi élevé. Alors que la saison des pluies n’est même pas terminée. »

Des quartiers de Khartoum sous les eaux

« Il y a des endroits dans Khartoum où la rivière du Nil est montée jusqu’au sommet des arbres, il n’y a que la cime qui dépasse, alerte Fatma Naib. Des zones qui ne sont habituellement pas inondables et où il y a des commerces et des habitations. Mais on constate très clairement que le niveau de l’eau est monté. Quelques jours après de fortes pluies, nous avons visité un quartier au sud de Khartoum, El Salama, le quartier avait été durement touché, plusieurs maisons étaient encore partiellement sous l’eau, d’autres avaient été endommagées. »

La représentante de l’Unicef rappelle par ailleurs que la saison des pluies doit encore durer deux mois. « Et nous ne sommes pas encore au moment le plus critique de la saison des pluies, qui dure jusqu’à octobre. Nous ne sommes qu’en août, il y a encore deux mois de pluies et d’inondations. Ça va être dévastateur. »

Infrastructures dévastées

Les dégâts sont déjà importants souligne la porte-parole de l’Unicef au Soudan. « Le Soudan a déjà de gros problèmes d’infrastructures, qui sont en très mauvais état. Et avec ces inondations, ces infrastructures vont être encore plus touchées ; avec de nombreuses personnes n’ayant plus de maison où vivre. Et ce sont souvent les gens qui sont déjà les plus vulnérables qui sont touchés de plein fouet, comme les déplacés, les réfugiés, et même les enfants, qui payent le prix le plus élevé. Dans certains endroits, il n’y a plus d’école, plus d’habitation. »

Fatma Naib craint également pour les conséquences sanitaires d’une telle catastrophe. « Ensuite il y a les effets à plus long terme de ces inondations, comme l’arrivée de maladies, la malaria mais également toutes ces maladies liées à l’eau insalubre. On remarque déjà qu’il y a plus de moustiques, de mouches. Les inondations ont des conséquences multiples. »

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