Mardi, le Nigeria a ordonné la fermeture de tous les postes frontaliers avec son voisin le Bénin. A Sèmè-Kraké, principale porte d’entrée où passe l’essentiel du trafic et des échanges commerciaux entre les deux pays, tout est à l’arrêt.
A quelques kilomètres du poste frontalier, des camions-citernes s’amoncellent sur le bas-côté de la route. Le parc qui leur est réservé est déjà plein, occupé par d’autres poids lourds et leurs marchandises.
Lucien Gohoungo, représentant des camionneurs à la frontière, communique les premiers chiffres. « Il y a plus de 250 camions qui sont là. Ils transportent des marchandises. Les chauffeurs sont tchadiens, togolais, maliens, burkinabè. Personne ne peut bouger. Tout le monde souffre ».
Les camionneurs se sont installés. Ils campent avec des réchauds, des postes radio, des fruits, de l’eau et des nattes. Kraké, la frontière hyperactive et animée de jour comme de nuit était silencieuse, figée et déserte ce samedi. Et pourtant il y a une dérogation qui laisse passer de 6 heures à 18 heures les voyageurs munis de passeports.
Les commerces autour fonctionnent au ralenti. Les premiers à se plaindre sont les cambistes comme Siméon Sounouvo. L’achat et la vente de devises constituent l’une des principales activités là-bas. « Ça se fait ressentir, les clients ne viennent pas, tout est bloqué. Il n’y a pas d’affluence, on est inquiets. »
Un de nos interlocuteurs demande au président Talon de plaider une réouverture rapide auprès de Muhammadu Buhari. « Si ça doit durer 28 jours comme on l’entend, on ne tiendra pas », prévient-il.