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Guinée: débat rouvert sur la dépénalisation des délits de presse

Deux jours après la convocation de Souleymane Diallo par la police judiciaire, le débat sur la dépénalisation des délits de presse est relancé en Guinée. À la sortie de son audition, l’administrateur de la radio Lynx FM a été placé sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi notamment pour diffusion de données de nature à troubler la sécurité publique par le biais d’un système informatique. Ici, la plainte déposée s’appuie sur la loi sur la cybersécurité et non sur la loi sur la presse, adoptée en 2010.

Depuis 2010, c’est la première fois que le doyen de la presse privée, Souleymane Diallo, est placé sous contrôle judiciaire. Mais ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est poursuivi sur les bases de la loi sur la cybersécurité.

Une loi qui étouffe le métier de journaliste, estime Sanou Kerfalla Cissé. Le président de l’Urtelgui, l’Union des télévisions et des radios libres de Guinée, rappelle qu’il y a neuf ans, une loi organique a été adoptée. Elle dépénalise les délits de presse mais elle n’est pas appliquée.

« Le journaliste n’a pas sa place dans des gendarmeries, insiste Sanou Kerfalla Cissé. Le journaliste n’a pas sa place chez un officier de police judiciaire. Quand il y a délit de presse, ils veulent tout simplement museler la presse. »

Il n’y a aucune tentative d’intimidation des journalistes par les autorités, répond Amara Somparé, le ministre de la Communication.

« La mise sous contrôle judiciaire n’est pas une sanction, à ma connaissance, estime le ministre. La liberté de la presse est un principe sacro-saint. Cela n’a jamais été remis en question par quelque procédure que ce soit. Que ce soit la loi sur la liberté de la presse ou la loi sur la cybercriminalité, on fixe des droits et des devoirs pour les citoyens et pour les professionnels des médias. »

Dans son rapport de 2017, Amnesty international rappelait que selon les termes de la loi sur la cybersécurité, la divulgation de certaines données « est assimilable aux crimes de trahison ou d’espionnage, des infractions passibles de peines de réclusion à perpétuité ».

À lire aussi : RSF s’inquiète pour la liberté de la presse en Afrique

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