Pour la 25e semaine d’affilée et malgré la chaleur de l’été, des dizaines de milliers d’Algériens ont manifesté dans tout le pays vendredi 9 août pour demander un changement de système politique.
L’été, le vendredi, les Algérois vont à la plage. Alors ce manifestant a apporté parasol, bouées, glacière et pancartes. À 42 ans, père de deux enfants, il a manifesté chaque semaine depuis le 22 février. « On est toujours là, même nombre, même envie, même courage. On sera là pacifiquement, comme ça a toujours été. Mais tôt ou tard, cela va aboutir à une solution. Une bonne solution », espère-t-il.
Dans le cortège, la chanson qui disait : « Ils ne nous auront pas avec le football » est devenue : « Il ne peuvent pas nous avoir avec le dialogue ». Le coordinateur de l’instance de dialogue, qui a commencé son travail de médiation cette semaine afin d’aboutir à l’organisation d’une élection présidentielle, est visé par les slogans.
Rachid, lui, est critique envers le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, qui a déclaré cette semaine que les revendications principales de la population avaient été satisfaites. « Il faudrait qu’il bouge, on en a marre de ses sorties. Le peuple a besoin de changement. Il doit céder aux jeunes et dans son staff il y a des jeunes très compétents, estime-t-il. Tout le monde veut danser la valse, mais personne n’a le tempo. Laissez les vrais danseurs rentrer dans la piste. »
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Des manifestations ont eu lieu dans plus de 30 villes du pays. Une revendication chantée par tous n’a pas changé. Les manifestants demandent qu’ils s’en aillent tous.