Les praticiens sont suspectés d’être impliqués dans l’assassinat, en avril dernier, d’un médecin épidémiologiste camerounais de l’OMS, le docteur Richard Valéry Mouzoko. Ils ont été interpellés mardi 6 août, mais la justice militaire ne l’a révélé qu’hier. Ils sont poursuivis pour « terrorisme et association de malfaiteurs ».
Depuis le début de l’enquête, 52 personnes ont été interpellées, selon le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Kumbu Ngoma, procureur militaire de Butembo. Une vingtaine d’entre eux a admis avoir participé à l’attaque du 19 avril. C’est au cours de leurs aveux que les noms des commanditaires sont sortis.
« D’après les témoignages, ces médecins voulaient se débarrasser des prestataires extérieurs en charge de la riposte à Ebola », explique le procureur militaire. Un quatrième, aujourd’hui à l’étranger est également soupçonné de faire partie des commanditaires.
Joints par RFI, des proches de trois prévenus dénoncent un « complot ». D’après eux, les médecins arrêtés avaient été formés par l’OMS, travaillaient avec le docteur assassiné et avaient proposé un plan alternatif de riposte à ébola, plus favorable selon eux… aux attentes des populations.
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Dans une lettre adressée au maire de Butembo, l’ordre des médecins a fait part de son indignation quant à ces arrestations. « Leur absence nuit à notre système de santé », explique le docteur Kalima Nzanzu, président de la cellule de l’ordre des médecins de Butembo. La corporation demande leur libération provisoire dans les 48 heures, sans quoi, elle menace de déclencher une grève générale.