Mohamed Ould Ghazouani vient d’être investi ce jeudi 1er août nouveau président de Mauritanie. Ce proche de Mohamed Ould Abdel Aziz a de nombreux chantiers devant lui, à commencer par rétablir la confiance d’une partie des Mauritaniens qui accusent l’ancien pouvoir d’avoir géré le pays de manière clientéliste.
C’est un homme à la réputation discrète, voire taciturne, qui est en train de s’élever au rang de président de la République, après une victoire au premier tour, contestée pendant des semaines par les candidats de l’opposition.
En tant que chef d’état-major des armées pendant dix ans, c’est lui qui a été l’artisan de la stratégie de défense de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et cette stratégie a payé : dans un Sahel miné par le terrorisme, aucun incident n’a été déploré en Mauritanie depuis 2011. Ce changement dans la continuité est l’une des raisons qui ont poussé les Mauritaniens à voter pour Mohamed Ould Ghazouani en juin dernier.
Cependant, les attentes sont énormes. Dans de nombreuses parties du pays, les besoins sont flagrants pour certaines franges de la population, qui n’ont pas accès à l’eau, aux services publics de base, comme la santé ou l’éducation, et qui se sentent abandonnées par un pouvoir jugé clientéliste. Dans son épais programme de campagne, celui qui n’était encore que candidat a promis des milliards d’investissements dans l’accès au développement.
Alors que l’opposition a fondé sa campagne sur les inégalités croissantes dans le pays, le chantier de la réconciliation nationale devrait être une des priorités de ce mandat. Mohamed Ould Ghazouani a promis de créer une Agence d’inclusion sociale, directement rattachée à la présidence de la République et dotée d’un budget de 20 milliards d’ouguiyas sur cinq ans, soit environ 100 millions d’euros par an.
Avec ce nouveau président, les Mauritaniens espèrent que les promesses se transformeront en réalité.