LE JOURNAL.AFRICA
Histoire

Congo : les conséquences du passé tragique du caoutchouc

Avertissement : Cet article contient une image que les lecteurs peuvent trouver pénible.

Nous sommes en 1904 à l'État indépendant du Congo (actuel RDC). Le traitement infligé aux travailleurs du caoutchouc de pays a donné lieu à la première campagne photographique au monde en faveur des droits de l'homme.

Dans cette collection, une photo particulière a provoqué un tollé en Europe, celle d'un homme, sur le bord d'une terrasse en bois, regardant deux objets vers le bas. Nsala regarde la main et le pied coupés de sa fille Boali, âgée de cinq ans, une photographie en noir et blanc prise par Alice Seeley Harris.
Copyright de l’image Anti-Slavery International
Image caption La photo de Nsala regardant la main et le pied coupés de sa fille de cinq ans, prise par Alice Seeley Harris en 1904.
En arrière-plan, des palmiers, deux autres hommes fixent sinistrement leur ami ou peut-être le photographe, c'est difficile à dire. La photo a été prise en 1904 dans un avant-poste missionnaire à Baringa. La femme de Nsala et ses enfants venaient alors d'être tués. Lire aussi : La Belgique s'excuse pour les enlèvements d'enfants métisses à l'époque coloniale Macron reconnaît "les crimes de la colonisation"
Copyright de l’image Anti-Slavery International
Image caption Alice Seeley Harris et son mari sont arrivés au Congo en août 1898.
Imprimées sous forme de dépliants et exposées lors de réunions publiques, les images poignantes d'Alice ont constitué la première campagne photographique au monde en faveur des droits humains. La pression publique qui en a résulté, a finalement forcé le roi Léopold II de Belgique - cousin de la reine Victoria - à relâcher son emprise sur la colonie décrite dans le roman Au cœur des ténèbres. Lire aussi : Le Royaume-Uni rend les cheveux d'un empereur éthiopien L'Allemagne restitue des ossements à la Namibie

Le caoutchouc, une denrée rare

Retour 70 ans en arrière à New York, en 1834, un jeune homme pauvre, malade mais optimiste, a frappé à la porte de la Roxbury India Rubber Company. Charles Goodyear avait atterri en prison pour dettes lorsque l'entreprise familiale de quincaillerie a fait faillite, mais il avait l'intention d'inventer un moyen de se sortir de ses difficultés financières. Sa dernière idée était un type amélioré de soupape d'air pour les gilets de sauvetage gonflables en caoutchouc.
Copyright de l’image Getty Images
Malheureusement pour Goodyear, le directeur a adoré sa valve - mais a avoué que son entreprise était au bord de la ruine. Il n'était pas seul. Partout aux États-Unis, les investisseurs avaient investi de l'argent dans cette nouvelle substance miraculeuse - extensible, flexible, étanche à l'air et imperméable - mais tout allait terriblement mal. Lire aussi : Que savez-vous sur les 'trésors pillés' d'Afrique ? Un Musée des civilisations noires à Dakar Le caoutchouc était connu depuis longtemps en Amérique du Sud, et les Européens ont signalé pour la première fois son existence dans les années 1490 que les indigènes fabriquaient "une sorte de cire" à partir d'arbres qui "donnent du lait à la coupe". Ce "lait" était du latex - il se trouve entre l'écorce intérieure et extérieure. Une partie du caoutchouc a fait son chemin vers l'Europe, mais surtout par curiosité. Dans les années 1700, un explorateur français a apporté le nom "caoutchouc" d'une langue locale - il signifiait "bois pleureur". Le scientifique Joseph Priestley a donné son nom commun quand il...   

Continuer la lecture de cet article sur BBC AFRIQUE

Articles similaires

«Dieu Gou, le retour d’une statue» ou comment sortir d’un débat de spécialistes?

RFI AFRIQUE

Lumumba: de l’élimination politique à la mise à mort

RFI AFRIQUE

#ThePoliticianWeWant : Bururi, toute discrète

YAGA BURUNDI
Verified by MonsterInsights