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Nous sommes en 1904 à l'État indépendant du Congo (actuel RDC). Le traitement infligé aux travailleurs du caoutchouc de pays a donné lieu à la première campagne photographique au monde en faveur des droits de l'homme.
Dans cette collection, une photo particulière a provoqué un tollé en Europe, celle d'un homme, sur le bord d'une terrasse en bois, regardant deux objets vers le bas. Nsala regarde la main et le pied coupés de sa fille Boali, âgée de cinq ans, une photographie en noir et blanc prise par Alice Seeley Harris. En arrière-plan, des palmiers, deux autres hommes fixent sinistrement leur ami ou peut-être le photographe, c'est difficile à dire. La photo a été prise en 1904 dans un avant-poste missionnaire à Baringa. La femme de Nsala et ses enfants venaient alors d'être tués. Lire aussi : La Belgique s'excuse pour les enlèvements d'enfants métisses à l'époque coloniale Macron reconnaît "les crimes de la colonisation" Imprimées sous forme de dépliants et exposées lors de réunions publiques, les images poignantes d'Alice ont constitué la première campagne photographique au monde en faveur des droits humains. La pression publique qui en a résulté, a finalement forcé le roi Léopold II de Belgique - cousin de la reine Victoria - à relâcher son emprise sur la colonie décrite dans le roman Au cœur des ténèbres. Lire aussi : Le Royaume-Uni rend les cheveux d'un empereur éthiopien L'Allemagne restitue des ossements à la Namibie