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La Somalie accélère la réforme de l’armée

Les forces nationales somaliennes doivent en théorie assurer elles-mêmes la sécurité du pays à partir de décembre 2021, date à laquelle les 20 000 soldats de l’opération africaine AMISOM quitteront le pays. Sous-équipée, mal entraînée, gangrénée par la corruption, l’armée somalienne n’est pas prête à prendre le relais, disent les experts. Mais le pouvoir somalien veut montrer que des progrès sont faits.

Pour affronter seules les terroristes shebabs, les forces armées somaliennes ont d’abord besoin d’unité. Le gouvernement est donc en train d’intégrer la milice Ahlu Sunna, une force de plusieurs milliers d’hommes créée en octobre 2009.

Modéré et d’inspiration religieuse soufie, Ahlu Sunna a été le premier mouvement somalien à se dresser contre les shebabs, quand les islamistes ont détruit les tombes de leurs saints. La milice s’est montrée efficace dans son fief, le centre du pays, en parvenant en partie à repousser les terroristes.

En décembre 2017, Ahlu Sunna et l’administration locale ont signé un accord pour le partage du pouvoir. En retour, le président somalien a promis un soutien logistique, des promotions et des soins médicaux. Début juillet, un exercice conjoint inédit a été organisé, couplé avec l’enregistrement officiel des combattants d’Ahlu Sunna. Les premiers bataillons mixtes viennent d’être formés.

Dans le même temps, le gouvernement tente une révolution interne en payant ses soldats directement, sans passer par des intermédiaires. « Avant, les salaires étaient des enveloppes de cash données à des officiers intermédiaires chargés de les distribuer. Il y avait beaucoup de détournement », explique un diplomate.

Désormais, pour améliorer la traçabilité, l’argent est transféré sur des comptes bancaires et relié aux données biométriques de chaque homme. « Il faut maintenant s’assurer que tous les militaires sont enregistrés, ajoute le diplomate, et qu’il n’y a pas de doublons ou de soldats fantômes. »

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