Les mangroves sont en danger : en 20 ans, 58 000 hectares ont disparu à Madagascar alerte le WWF qui a initié une étude cartographique publiée jeudi 25 juillet, la plus grosse étude jamais parue sur ce sujet.
Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement et l’UICN sont également leaders et auteurs de cette étude. Seul point positif : les zones d’aires protégées par les communautés locales se portent mieux que les autres.
Sur la base d’analyses cartographiques et de photographies aériennes, l’étude montre la disparition progressive de cet écosystème de 1995 à 2018. Le constat est sans appel, les mangroves sont en déclin partout dans le pays.
Changement climatique, aquaculture, construction… Autant de facteurs qui expliquent le phénomène. Ces forêts de palétuviers, à l’interface de la terre et de la mer, sont bien souvent transformées en champ de canne ou rizière; le bois des arbres utilisé pour faire du charbon.
Communautés locales
Les mangroves constituent aussi un habitat pour les oiseaux endémiques, les geckos et les lémuriens. Ce constat est d’autant plus effrayant que la Grande île abrite 2% des mangroves mondiales et 20% des mangroves africaines.
Mais souligne le WWF, la plupart des zones où les forêts de mangroves sont gérées par des communautés locales se portent mieux dans l’ensemble du pays. C’est ainsi que plus de 2 millions d‘arbres de mangrove ont été́ plantés entre 2007 à 2017 et 50 000 ha ont pu être protégés.
Un peu moins de 20% des mangroves sont aujourd’hui protégées, et si toutes les zones accusent une perte, celles observées dans les aires de conservation sont trois fois moins importantes que dans le reste du pays.
Par cette étude, le WWF espère susciter un engagement plus fort concernant la conservation, avec des politiques et des législations plus adéquates.