Depuis la mort du jeune chercheur guinéen Mamoudou Barry le 20 juillet dernier près de Rouen en France, les témoignages d’amis, de proches, de collègues se succèdent tandis qu’en Guinée sa famille attend le rapatriement du corps pour organiser les obsèques. Reportage auprès de la famille du défunt, à Conakry.
« Mamoudou Barry restait longtemps avec moi, ici. Quand je regarde à côté, je vois Mamoudou. »
Le ciel déverse des torrents de pluie sur le quartier de SIG Madina. Dans la concession familiale, prières et condoléances se succèdent.
« Nous, on est du même sang que Mamoudou. Mais Mamoudou appartient au monde entier. Nous, on n’était même pas au courant qu’il avait toutes ces relations et considérations. C’est aujourd’hui qu’on a senti que le monde le connaît », témoigne Mamadou Mouctar Barry, grand frère de Mahmoudou.
Dans la pénombre, on évoque en cercle sa mémoire. Mamadou Mouctar Diallo, un neveu, confie : « Le talent. L’allant. Et l’élan qu’il a, il t’encourage, il te dorlote, il te conseille, il te donne… Mamoudou n’a pas mérité ça. Il était pour moi comme un guide de référence. Je suivais ses pas et je suivais ses conseils. »
« Mamoudou a probablement été tué à cause de la couleur de sa peau. Là, nous demandons que justice soit rendue à Mamoudou Barry pour que cela ne se répète plus », réclame Abdoulaye Barry, le jeune frère du défunt.
À Bolaroya, non loin de Mamou, dans le centre du pays, les autorités se préparent pour des obsèques, en attendant le rapatriement du corps.« C’est ce que nous voulons. »
En France, une marche blanche est prévue vendredi en sa mémoire tandis qu’à Conakry des associations veulent organiser un sit-in devant l’ambassade de France.