La Noc, National Oil Corporation, la compagnie nationale libyenne de pétrole, annonce la reprise des exportations d’or noir depuis le terminal de Zawiya dans l’ouest du pays, après la fermeture samedi d’un pipe line reliant Zawiya au grand champ pétrolier d’al-Sharara.
Les techniciens de la NOC ont réussi dimanche soir à rouvrir les vannes. Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident survient. La production de pétrole en Libye est régulièrement arrêtée en raison de blocages imposés par les milices et les bélligérents. Prise entre le général Haftar et le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli, La National Oil Corporation tente difficilement de conserver une certaine neutralité.
Car en Libye le pétrole est la mère de toute les victoires. Il permet aux belligérants de s’équiper en matériel ou de s’acheter les services de factions armées. A ce jeu, c’est le maréchal Haftar qui a marqué dernièrement le plus de points. Il contrôle les gisements du golfe de Benghazi, les plus riches du pays. Et en février dernier, son armée a mis la main sur l’énorme gisement d’al-Sharara, situé à neuf cent kilomètres du sud de Tripoli, avant d’en rendre, le mois suivant, le contrôle plein et entier à la compagnie nationale, la NOC.
Cette dernière tente vaille que vaille de travailler avec les deux camps, celui du gouvernement d’union nationale et celui du général Haftar mais à mesure que la situation sur le terrain militaire se tend, cette position devient difficile à tenir. Ainsi, à la mi-juin, le président du Parlement, soutien du maréchal Haftar, recommandait d’arrêter la production dans les zones contrôlées par Benghazi sous prétexte que les revenus pétroliers générés par la NOC étaient utilisés par Tripoli pour financer les forces anti-Haftar. Le pétrole est un enjeu d’autant plus crucial que la guerre a divisé par trois la production de la Libye, qui détient pourtant les plus grandes réserves d’or noir en Afrique.