Le Parlement a modifié le mois dernier le code électoral, afin d’exclure certains candidats à l’approche des élections législatives et présidentielle prévues à l’automne. Mais le président n’a pas ratifié le texte dans les délais impartis, et les conditions pour se présenter restent controversées alors que débute ce lundi le dépôt des candidatures aux législatives.
La modification de la loi électorale votée le 18 juin par l’Assemblée des représentants du peuple excluait tout prétendant à la présidence qui aurait distribué de l’aide directe aux citoyens, bénéficié de fonds étrangers ou de publicité politique dans l’année précédant le scrutin.
Ces dispositions taillées sur mesure visaient les favoris des sondages tels que Nabil Karoui, magnat des médias, Olfa Terras, venue du monde associatif, ou encore Abir Moussi, ex-membre du comité central du parti de l’ancien président Ben Ali.
Face au gouvernement qui affirmait, à travers cette initiative, protéger la démocratie, le président de la République a donc répondu par une absence de ratification. Un silence volontaire, selon ses conseillers, qui serait motivé par le refus de la stratégie gouvernementale d’exclusion.
Et les interprétations divergent sur l’application d’un texte objet de telles dissensions au plus haut niveau de l’État. Si certains saluent le signe de démocratisation que constituent ces désaccords, d’autres s’indignent de calculs politiques à des fins personnelles témoignant d’un frein à la transition démocratique.