Vendredi 19 juillet, l’ONG Human Rights Watch a rendu publique son enquête sur le massacre d’au moins 46 civils, le 21 mai dernier, dans trois villages de la région de Paoua, dans le nord-ouest de la Centrafrique. Basé sur de nombreux témoignages de survivants, ce rapport est accablant pour le groupe armé des 3R de Sidiki Abbas.
Ce rapport met à mal la version des 3R, qui ont parlé tout de suite après ce massacre d’un acte commis par des « combattants agissant de leur propre chef ». Le groupe armé s’est contenté de livrer trois hommes présentés comme les responsables de ce crime. Après avoir enquêté sur le terrain dans la province d’Ouham Pendé, HRW parle d’un « crime de guerre » et estime qu’il s’agit de « tueries planifiées ».
Pour Lewis Mudge, responsable Afrique centrale de Human Right Watch, il n’y a aucun doute : « Ce n’est pas une coïncidence que les trois endroits aient été attaqués presque à la même heure. Par contre, la veille de l’attaque, le 20 mai, le chef des 3R, Sidiki Abbas, a annoncé dans un rendez-vous accompagné de plusieurs responsables, qu’ils allaient attaquer très bientôt le village de Bohong et tuer les gens. »
Un test pour l’accord de Khartoum
Aujourd’hui, l’organisation des droits de l’homme en appelle à la responsabilité du gouvernement centrafricain et des garants de l’accord de paix de Khartoum, qui doivent prendre des sanctions contre les 3R et ouvrir une enquête « rapide et indépendante ».
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« On est, aujourd’hui, quelques mois après la signature de l’accord de Khartoum. Et pour nous, cette attaque est le premier test de ces accords, estime Lewis Mudge. Nous avons documenté des tueries de civils qui étaient ciblés par un groupe. On sait bel et bien que c’est les éléments des 3R qui ont tué au moins 46 civils qui ont été massacrés. »