Lors de la publication des résultats de son enquête, la médiatrice de la République, juriste indépendante chargée d’enquêter sur les cas de mauvaise administration ou mauvaise gestion de l’argent public, a estimé que le président a délibérément trompé le Parlement à propos d’une donation de campagne. Des accusations qui font mauvais effet, alors que Cyril Ramaphosa s’est engagé à tourner la page de la corruption au sein de l’ANC.
Tout est parti d’une donation pour la campagne de Cyril Ramaphosa, alors qu’il se lançait dans la course pour prendre la tête de l’ANC en 2017. Près de 30 000 euros ont été versés par l’entreprise Bosasa, une compagnie sulfureuse impliquée dans des scandales de corruption.
Devant le Parlement, en novembre 2018, le président avait affirmé qu’il s’agissait d’un paiement reçu par son fils, Andile, pour ses travaux de consultant, avant de faire marche arrière et de reconnaître qu’il s’agissait d’une donation dont il n’avait pas eu connaissance.
En plus d’avoir « trompé le Parlement », la médiatrice de la République lui reproche d’avoir violé la Constitution et le code de l’éthique. Elle va même plus loin, en demandant à la justice d’enquêter sur le déplacement des fonds entre différents comptes, qui fait peser des soupçons de blanchiment d’argent.
Cyril Ramaphosa, qui a promis de rembourser la somme, regrette que la médiatrice n’ait pas pris en compte ses explications et rappelle qu’il est déterminé « à lutter contre toutes les formes de corruption ».