Depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire au Soudan en avril dernier, le Conseil militaire de transition a annoncé avoir déjoué au moins quatre coups d’État présumés. À Khartoum, ces annonces ont été accueillies avec scepticisme.
Le 12 juin dernier, quelque 70 officiers hauts gradés ont été arrêtés au Soudan et plusieurs dizaines d’autres ont été envoyés en retraite anticipée.
Au même moment, la junte militaire annonçait avoir déjoué une tentative de coup d’État à Khartoum. La chaîne saoudienne al-Arabiya présentait alors le général Abdel Ghani el-Mahi comme étant la tête pensante de ce complot. Il aura été détenu près d’un mois, avec cinq autres hauts officiers accusés comme lui.
Selon des sources militaires proches de ces généraux, ils ont été libérés il y a quelques jours. Certains parmi eux ont récupéré leurs postes, d’autres se sont vu attribuer un autre poste plus important. Abdel Ghani el-Mahi est devenu chef de la sécurité dans l’État de Sannar. Ils ont même eu droit à des excuses du Conseil militaire de transition et ont obtenu 50 000 livres soudanaises chacun.
Des militaires sous couvert d’anonymat affirment que ces arrestations n’ont pas été faites pour appartenance à la mouvance islamiste ni pour sympathie à l’égard de l’ancien régime, comme l’annonce le CNT, mais pour sympathie envers la Coalition pour la liberté et le changement.
Ces sources affirment que le numéro deux du CNT, Mohammed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, avait demandé à l’opposition, au tout début des négociations, une liste de noms d’officiers « honnêtes et patriotiques », car il devait nettoyer l’armée des islamistes et des pro-el-Béchir. Finalement, selon nos sources, ce sont ces officiers qui ont été arrêtés.