Le Soudan attend toujours son accord de partage du pouvoir. Un compromis entre les civils et les putschistes avait été annoncé il y a une dizaine de jours, mais le texte final n’est toujours pas adopté. Les discussions doivent reprendre mardi.
Selon la coalition civile, les négociations ont bloqué sur une ultime version du texte. Selon Rashid Saeed, porte-parole de l’Association des professionnels soudanais, elle contenait trois articles problématiques, introduits sans négociations.
D’abord une immunité pour les cinq officiers qui devaient entrer au Conseil souverain, l’organe-clé de la transition. « C’est impensable vu les crimes commis. Elle était garantie à vie », explique Rashid Saeed. Pour lui, une impunité est possible pour les officiels en fonction, comme dans d’autres pays. « Mais il faut préciser comment on peut la lever et qui peut la lever », précise le porte-parole.
De nouvelles discussions mardi
D’autant que l’Alliance croit savoir qui sont les officiers destinés à entrer au Conseil souverain : les généraux Burhan, chef du CMT, Kabashi, porte-parole, ou encore Hemetti, le chef des Forces de soutien rapide accusées d’avoir massacré des dizaines de civils.
Un passage prévoyant un statut spécial pour les FSR pose aussi problème, tout comme une partie expliquant que les accords signés par la junte ne pourraient être revus. « Ça comprend l’alliance avec les pays arabes pour l’intervention au Yémen. C’est une manne financière pour la junte soudanaise », confie une bonne source.
Pour autant, les négociations ne sont pas rompues et les civils continuent à faire confiance aux médiateurs. « Ils servent de témoins et de garantie », confie Rashid Saeed. L’Alliance planche désormais sur une nouvelle version du texte, avant d’autres pourparlers prévus demain, mardi.