Ils avaient été arrêtés fin janvier lors de manifestations pacifiques à travers le pays. Des rassemblements destinés à revendiquer la victoire de leur leader, Maurice Kamto, à la présidentielle d’octobre 2018.
Ils ont passé près de six mois derrière les barreaux. Trente-neuf militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, le principal parti d’opposition camerounais, ont été libérés dans la nuit de vendredi à samedi. Le porte-parole du MRC, Olivier Bibou-Nissak, se félicite de ces libérations. Mais il rappelle que de nombreux autres membres du MRC sont toujours emprisonnés.
« Il y a eu un non-lieu prononcé à leur endroit. nous nous sommes réjouis de cette victoire. Non seulement, cela est une bonne nouvelle et une victoire pour la résistance nationale mais aussi cela vient consacrer le caractère totalement politique de la procédure en cours puisque dans la même affaire, dans les mêmes faits, des personnes sont renvoyées devant le tribunal militaire pour un procès. C’est assez incongru et anachronique mais cela est un élément sinon un aveu de ce que cette procédure est totalement politique. Nous sommes aujourd’hui dans la consécration d’un régime dictatorial décomplexé. La règle de droit et le principe de son bafouement sont actés par le régime illégitime de Yaoundé et aujourd’hui, ces personnes se sentant pousser des ailes, commettent des choses inacceptables et inadmissibles en droit. »
Le président du MRC, Maurice Kamto, et les autres responsables du parti arrêtés en janvier sont, eux, maintenus en détention. Selon leurs avocats, Maurice Kamto et 103 autres personnes doivent être renvoyées devant le tribunal militaire de Yaoundé pour y être jugées. La date du procès n’est pas encore connue.