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Soudan: un accord mais encore beaucoup de questions sans réponses

Au Soudan, civils et militaires sont parvenus à un accord. Les deux camps ont adopté un compromis concernant le partage du pouvoir durant la transition jusqu’aux prochaines élections. Une avancée qui pourrait débloquer la situation et faire baisser le niveau de violence. Pour autant, beaucoup de questions restent sans réponses.

L’accord prévoit une transition de 3 ans et 3 mois, avec à sa tête un Conseil de souveraineté qui dirigera le pays jusqu’à des élections. Les postes au sein du Conseil seront partagés entre les deux camps, tout comme la présidence, qui sera tournante. Elle sera entre les mains des putschistes pendant 21 mois, les civils l’occuperont ensuite pendant un an et demi.

Première question : la population acceptera-t-elle l’accord ? Le pouvoir sera partagé avec les militaires, alors qu’une partie des Soudanais exigeait un retrait total des putschistes. Dans ce contexte, l’Alliance civile a prévu d’organiser des réunions publiques pour expliquer le compromis au peuple.

A la tête du Conseil

Ensuite, sur l’exercice du pouvoir, Anne-Laure Mahé, chercheuse à l’IRSEM, dit qu’elle attend de voir la signature finale de l’accord. « Qui dirigera ce Conseil et qui aura quelles responsabilités ? Pour l’instant ça ne paraît pas un grand succès pour les civils », analyse-t-elle.

Le chef du Conseil souverain aura un rôle déterminant. Il sera de facto chef d’État. Des noms circulent, parfois très controversés comme ceux d’Abdel Fatah Al Burhan, le leader des putschistes, voire d’Hemeti, le commandant des miliciens FSR, accusés de multiples crimes.

« Ils pensent sur le long terme »

Ensuite sur le déroulé de la transition, le Conseil travaillera-t-il en faveur de la paix ? Où sera-t-il le siège d’un jeu de pouvoir où chacun avancera ses pions en vue de la prochaine élection ?

Dans ce contexte, beaucoup se méfient des putschistes. Cameron Hudson, de l’Atlantic Council, les voit en maîtres-tacticiens. « Ils ne sont pas soudainement devenus démocrates. Ils pensent sur le long terme. Ils ont 21 mois pour consolider leur contrôle, truquer le système à leur avantage et diviser les civils », dit-il.

Dans le même temps, internet est toujours coupé et des centaines de miliciens continuent de patrouiller, symbole de la mainmise des soldats.

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