Trois jours après la frappe aérienne qui a fait au moins 53 morts dans un centre de migrants en Libye, le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement adopté ce vendredi 5 juillet une déclaration commune pour appeler à un cessez-le-feu dans le pays. Mercredi, les États-Unis avaient mis leur veto à une condamnation du carnage par les Nations unies.
Il aura fallu trois jours au Conseil de sécurité de l’ONU pour arriver à une position commune. Dans une déclaration ce vendredi en fin de journée, les 15 membres ont appelé à un cessez-le-feu immédiat en Libye.
Ils ont également condamné les raids aériens de ce mardi soir 2 juillet, qualifiés de « crimes de guerre » par le secrétaire général de l’ONU. Plusieurs missiles ont visé un centre de migrants et de réfugiés dans la banlieue de Tripoli, faisant 53 morts et plus de 130 blessés.
Mercredi, lors d’une première réunion du conseil de sécurité, les États-Unis avaient bloqué l’adoption d’une résolution, sans donner de raisons claires à leur position.
Selon certains diplomates, la délégation britannique serait revenue à la charge ce vendredi, pour inciter les 15 membres à se mettre d’accord sur une déclaration commune face à l’escalade de violence et l’urgence humanitaire en Libye. Ce qui expliquerait le changement de position des États-Unis, qui n’ont pas bloqué cette déclaration.
Dans son document, le Conseil de Sécurité appelle également au respect de l’embargo sur les armes en Libye et à un reprise rapide des négociations politiques. Des discussions au point mort depuis plusieurs mois. Depuis que le Maréchal Haftar a lancé une offensive pour la reprise de Tripoli en avril dernier.
Le gouvernement d’union national a d’ailleurs accusé les forces de Khalifa Haftar d’être responsables des frappes aériennes de mardi dernier. Des accusations démenties par les forces du maréchal.
Erdogan rencontre Sarraj et exhorte Haftar à cesser son offensive
Le président tur Recep Tayyip Erdogan a demandé ce vendredi 5 juillet la fin des « attaques illégales » de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. Une déclaration lors d’une rencontre du dirigeant turc avec le rival du maréchal, Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA). Recep Tayyip Erdogan lui a « renouvelé son soutien ».