Le Soudan s’approche peut-être d’une sortie de crise. Après plusieurs mois de blocage et de graves violences, le médiateur de l’Union africaine a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi 4 juillet que les putschistes au pouvoir et les leaders de la contestation civile avaient trouvé un accord. Les deux camps ont adopté un compromis notamment concernant le partage du pouvoir durant la transition jusqu’aux prochaines élections.
Les putschistes et l’ALC, la coalition civile, se sont départagé les postes au sein du sein du Conseil Souverain, l’institution-clé qui va diriger le pays.
Selon l’association des professionnels, civils et militaires disposeront de cinq membres chacun. Les civils auront même un sixième représentant, choisi par consensus par les deux camps.
La transition durera 3 ans et 3 mois durant laquelle la présidence du Conseil Souverain sera alternée : 21 mois pour les militaires, 18 pour les civils.
Le texte est encore examiné par des juristes jusqu’à sa signature finale prévue a priori lundi prochain 8 juillet.
Dans un second temps, un gouvernement civil technocratique sera mis en place, avant la nomination du Conseil législatif, sorte de Parlement de transition.
Mohamed Hacen Ould Lebatt, médiateur de l’Union africaine, a également annoncé un compromis pour une « enquête minutieuse, transparente, indépendante et nationale » sur les violences des dernières semaines, alors que les civils souhaitaient des investigations internationales.
L’annonce a entraîné des scènes de joie dans plusieurs villes du pays. « Notre révolution l’a emporté », s’est félicitée l’Association des professionnels.
Hemetti, le numéro 2 des putschistes, a estimé que « l’accord était complet et inclurait toutes les ambitions du peuple. »
L’opposant Tarek Abdel Meguid lui n’est pas totalement satisfait, même s’il parle d’un progrès pour ramener la paix. Selon lui, des concessions étaient devenues nécessaires afin d’éviter un massacre.
En tout cas, l’annonce de cet accord a suscité des scènes de joies dans le pays, même s’il reste encore de nombreux obstacles avant la fin de la crise, et que des choix cruciaux sont attendus, notamment celui des membres du Conseil Souverain.
►A écouter aussi – Accord au Soudan: «Il s’agit pour la junte de gagner du temps»