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Soudan: les coulisses de l’accord de transition

Un compromis a été trouvé au Soudan le 5 juillet entre les putschistes au pouvoir à Khartoum et la coalition civile. Il prévoit un partage du pouvoir pendant un peu plus de trois ans. Selon une enquête d’Associated Press, pression diplomatique et rencontres secrètes ont permis à l’accord d’aboutir.

L’impulsion serait venue de Washington et notamment, selon Associated Press, grâce à la nomination de Donald Booth comme envoyé spécial au Soudan le 12 juin. Les Américains ont d’abord mis la pression sur leurs propres alliés, Arabie Saoudite, Émirats et Égypte. Les trois pays sont les principaux soutiens de la junte au pouvoir à Khartoum. Ils leur ont demandé de soutenir les propositions des médiateurs de la crise, l’Union africaine et l’Éthiopie.

On ignore si le diplomate a utilisé des moyens de pression. En tout cas, le même message a été transmis aux putschistes et aux civils soudanais. Washington pourrait même avoir promis une immunité aux soldats coupables d’exactions. « Les Américains demandaient un accord le plus vite possible, confie une source soudanaise. Leur message était clair : le partage du pouvoir et en échange, personne du conseil militaire ne serait poursuivi en justice ».

Une percée décisive aurait eu lieu le 29 juin lors d’une rencontre secrète au domicile d’un homme d’affaires soudanais. Parmi les participants, des représentants civils, les chefs de la junte Abdel Fatah Al Burhan et Hemetti, des officiels américains, britanniques, arabes et émiratis. Trois heures de négociations décrites comme « tendues », à l’issue desquelles les deux parties ont accepté de trouver rapidement un compromis.

Les chefs civils ont tout de même maintenu les manifestations monstres du lendemain, disant qu’ils avaient besoin de temps pour préparer la population. Cinq jours plus tard, un accord était annoncé.

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